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Lyon attendu au rebond

Pour la première fois depuis 2004, l'Olympique Lyonnais a quitté l'UEFA Champions League avant les quarts de finale, mardi soir, à l'issue d'une triste soirée à Gerland qui fit la joie de l'AS Roma (tot. 0-2).

Pour la première fois depuis 2004, l'Olympique Lyonnais a quitté l'UEFA Champions League avant les quarts de finale, mardi soir, à l'issue d'une triste soirée à Gerland qui fit la joie de l'AS Roma (tot. 0-2).

Elimination directe
Tant que le football sera ce jeu où tout peut basculer sur un éclair de génie, comme les cinq passements de jambe de Mancini, ou sur un jour sans, comme celui connu par l'OL, sous la pluie française, les matches à élimination directe conserveront cette magie. Cette incertaine grandeur, quand la League cède place à la Coupe, rend la conquête des trophées plus intense. Même parmi les supposés connaisseurs, qui aurait prédit, le 16 décembre, à l'issue du tirage au sort des 8es de finale, que la Roma infligerait à l'OL sa première défaite à domicile en UEFA Champions League depuis le 30 octobre 2002 ?

Une première depuis 1999
Surtout, qui aurait pu penser que ce résultat soit à ce point mérité ? Les joueurs de Luciano Spalletti, dangereux sur quasiment chacune de leur contre-attaque, ont mis au supplice la meilleure défense de la phase de groupes (3 buts encaissés). Dans le même temps la deuxième meilleure attaque (12 buts marqués) est restée muette pendant 180 minutes. Deux matches de Champions League d'affilée sans marquer, cela n'était plus arrivé à Lyon depuis le tour qualificatif en 1999 face au NK Maribor (Slovénie, 0-1, 2-0). C'était les deux premiers matches de l'OL dans la compétition.

Questions sans réponse
Favori à l'automne, au côté du FC Barcelona, Lyon fait partie des premiers déçus du printemps. En trois mois, dont trois semaines de vacances, comment le bloc lyonnais qui paraissait du granit a-t-il pu s'effriter au point d'offrir à la Roma, qui n'a plus disputé un quart de finale européen depuis 1984, sa première victoire à l'extérieur de le 20 décembre 2006 ? Comment les Gones, à l'image de leur attaquant brésilien Fred, joueur et homme adorable, sont-ils sortis de la partie au point de commettre des gestes à la limite du tolérable ?

La déception d'abord
Les réponses, le finaliste de la Coupe de la Ligue (31 mars face au FC Girondins de Bordeaux) et leader du Championnat (13 points d'avance sur le RC Lens) ne les a pas toutes trouvées mardi soir. Abasourdis, comme spectateurs de leur propre échec, les joueurs ont d'abord évoqué "une grosse déception d’arrêter l’aventure" (Sidney Govou), "une défaite qui fait mal" (Anthony Réveillère, "une fin de saison qui va être difficile" (Juninho Pernambucano.

Aulas remonte ses troupes
Le président Jean-Michel Aulas a déclaré avant le match qu'une élimination ne constituerait pas un coup d'arrêt, en dépit des progrès constants des dernières années. "Quand on a un vrai projet, il n'y a pas de coup d'arrêt, juste des aléas et des difficultés." Après la cinquième défaite en quatorze matches en 2007, l'homme fort du club depuis 20 ans fut le premier à remonter le moral de ses troupes : "Il est compliqué de courir plusieurs lièvres à la fois. Le Barça et l’Inter (le FC Internazionale Milano), leaders des championnats espagnol et italien, sont également tombés. Il faut remettre la machine en marche dès dimanche pour le Championnat (réception de l'Olympique de Marseille) qui reste notre objectif prioritaire. On va faire en sorte de se qualifier à nouveau pour cette prestigieuse compétition."

S'inscrire dans la durée
Un sixième titre d'affilée, ce serait une belle consolation. S'il est accompagné d'un doublé inédit avec la Coupe de la Ligue, alors Lyon serait sans doute prêt à repartir rapidement à l'assaut de la Coupe aux grandes oreilles. Mais à l'image de Juninho, marri d'avoir laissé échapper "le trophée qui faisait le plus envie", l'abattement était proche. Il faudra à Lyon plusieurs jours, peut-être plusieurs semaines pour digérer son échec et revenir dans le top 8 la saison prochaine. Un défi très important pour un club qui veut s'inscrire dans la durée et bâtir autour de son succès sportif, un élan économique durable.