Lille, cinq raisons d'y croire

Battu à domicile, en 8e de finale aller de l'UEFA Champions League, le 20 février par le Manchester United FC (1-0), le LOSC Lille Métropole aura besoin d'un exploit historique, pour continuer sa saison européenne en Angleterre, mercredi.

Un défi inédit
En compagnie du FC Barcelona (défait 1-2 au Camp Nou par le Liverpool FC), Lille relève un défi incroyable, en Angleterre : devenir la première équipe à franchir le premier tour suivant la phase de groupes après une défaite à domicile au match aller. Le coup franc opportuniste de Ryan Giggs à la 83e minute a donné à MU un avantage qui peut paraître déterminant.

La formule de Claude Puel
Dans l'opposition entre l'un des clubs les plus expérimentés de la planète (231 matches en Coupes d'Europe, 175 en Coupe des champions, 4 trophées continentaux) et celui qui peut être considéré comme le Petit Poucet des 8es de finale (53, 23, un Coupe UEFA Intertoto), les bookmakers choisiront rapidement leur camp. Les Français, eux, cherchent des raisons d'y croire. Samedi, au soir de la victoire sur l'ES Troyes AC en Ligue 1, l'entraîneur général Claude Puel a sorti sa phrase fétiche : "Nous n'avons pas dit notre dernier mot".

Y croire, toujours
Même sans ses deux meilleurs milieux de terrain actuellement, Mathieu Bodmer ni Yohan Cabaye (blessés), Lille croit très fort qu'après son premier huitième de finale de la Champions League, il disputera en avril son premier quart. Voici en tout cas cinq raisons de tirer les Reds Devils par la queue.

1. Rien à perdre
Qu'y aurait-il de plus logique dans la défaite de Lille, qui serait déjà une victoire puisque le club nordiste, en pleine ascension, atteint pour la première fois en trois participations, la phase à élimination directe de la Champions League. "Nous jouerons complètement libérés, pour marquer", déclare Puel. "Quoi qu'il arrive, il n'y aura aucune raison de rougir après ce tour et cela peut jouer en notre faveur."

2. Keita est grand
Suspendu à l'aller, l'ailier ivoirien Kader Keita peut être le détonateur d'une bonne performance lilloise. Samedi à Villeneuve-d'Ascq, l'ancien d'Al-Saad a marqué un doublé et pris une part déterminante aux deux autres buts. Dans tous les bons coups, "Popita" est dans la forme de sa vie. "Il connaît l'importance de ce match pour la suite de sa carrière", a déclaré son agent. "Il est prêt." "Que Patrice Evra (l'arrière gauche de MU) se soit déclaré soulagé par mon absence à l'aller me conforte", a déclaré l'intéressé avant d'entrer dans une période silencieuse vis-à-vis des media.

3. Un sentiment de revanche
Dans le nord de la France et dans tout le pays, on reparlera sans doute encore longtemps que coup franc de Giggs, qui a fait la différence à Lens. Sans enfreindre les Lois du Jeu, le Gallois a joué un vilain tour au gardien Tony Sylva, le trompant avec l'aide de Wayne Rooney, tandis que le goal sénégalais plaçait son mur. "Ce sera une source de motivation", déclare Sylva. "Perdre sur un but comme cela, c'est trop stupide. On ne peut pas se faire éliminer là-dessus."

4. Old Trafford ne les impressionne pas
Ce sera le troisième voyage du LOSC dans le Théâtre des Rêves. Pas de quoi être troublé par les 60 000 spectateurs de l'enceinte mancunienne. La presse locale a pourtant prédit les sifflets les plus forts de l'histoire de MU en Coupe d'Europe, en regard de légers incidents dans les tribunes qui ont émaillé la rencontre aller. "La première fois, cela déconcentre", a déclaré le capitaine Grégory Tafforeau, rescapé de la première visite en 2002. "Maintenant, mercredi, cela ne nous dérangera pas du tout."

5. Lille en habitué
S'il venait à bout de Manchester, Lille ne commettrait pas son premier fait d'arme. Début décembre, pour son dernier match à l'extérieur, le LOSC s'est qualifié en devenant la première équipe française à battre le Milan AC à San Siro (2-0). En 2001, Lille est entré avec fracas dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs en éliminant le Parma FC au 3e tour de qualification (tot. 2-1). Il y a un peu plus d'un an, par ailleurs, MU s'inclinait au Stade de France face au Dogues sur un coup de patte de Milenko Ačimovič. De quoi se débarrasser de tout complexe et entrer dans l'histoire de la compétition.