Malicki veut en profiter

Le gardien remplaçant du LOSC Lille Métropole Grégory Malicki, aligné mercredi soir en raison de la blessure de Tony Sylva, va vivre à Milan "un rêve de gamin".

Présent à Skopje
A 33 ans, ce goal filandreux au regard brun est encore un bambin dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs. Il n'y a joué qu'un match en cinq saisons et demies à Lille, le 23 août 2006, à Skopje, au 3e tour qualificatif retour (victoire 1-0 sur le FK Rabotnicki). Lille s'était imposé 3-0 à l'aller en France. Entre cette équipée macédonienne sans grand risque et la sixième journée de la phase de groupes, mercredi soir, sur le terrain de l'AC Milan, "un rêve de gamin qui va se réaliser". "C'est pour moi une grande chance et un grand bonheur d'être sur cette pelouse", insiste Malicki.

"Un maximum de plaisir"
Du coup, le natif de Thiais (près de Paris) ne sait plus trop s'il doit remercier le titulaire Tony Sylva de s'être brisé l'annulaire gauche, dimanche soir en cueillant un centre sur le crâne glabre de Sébastien Puygrenier lors d'AS Nancy-Lorraine - Lille (1-3), ou s'il doit rester à la place de doublure discrète qu'il occupe avec un grand professionnalisme depuis son arrivée dans le Nord, en provenance de La Berrichonne de Châteauroux (L2). Ses 22 matches de Ligue 1 en bandoulière, il a atterri sans peur dans la capitale lombarde : "Je vais essayer de prendre un maximum de plaisir sans me poser de question. Pour un premier match, c'est une bonne pression de jouer ce type de rencontre décisive dans une compétition prestigieuse."

"C'est allé très vite"
Dimanche soir, rien de tout cela ne pointait à l'horizon de son banc : "(on jouait la 70e minute à Marcel Picot,) Le coach avait fait deux changements et on devait en rester là", raconte Malicki. "Puis quatre ou cinq minutes plus tard, j'étais sur le terrain. C'est allé très vite." En même temps que les tentatives lorraines et un retour à la compétition pour la première fois depuis une défaite en Coupe de la Ligue en octobre, il fallait aussi réprimer les questions qui venaient troubler l'esprit. Combien de temps le n°2 allait être en lumière, le prochain match étant le plus redouté de la phase de groupes ?

"Une pensée pour Tony"
La radiographie passée à l'hôpital de Nancy levait prestement le doute : "On verra comment ça se déroule après les vacances mais il y a déjà quatre matches intéressants à disputer jusqu'à la fin du mois de décembre". A commencer par le plus attractif. "Jouer à San Siro est incroyable, mais j'aurai avant tout une pensée pour Tony (Sylva a fait le voyage). Il a joué de malchance." "Je ne pense pas qu'il y ait d'équipe A ou B à Milan (déjà vainqueur du groupe)", ajoute-t-il, "car il n'y a que des grands joueurs. Ils traversent une période assez délicate et même si l'enjeu sera différent pour eux, ils joueront le coup à fond pour se remettre en confiance."

Dans l'histoire du club ?
Pour Lille, 3e du Groupe H, ce rendez-vous pourrait être historique. Un meilleur résultat que l'AEK Athens FC au RSC Anderlecht enverrait les Dogues vers leurs premiers 8es de finale de la Champions League. "Nous espérons que le résultat sera à la hauteur de nos ambitions", dit seulement Malicki, qui fait partie des plus anciens du groupe professionnel.

Vercoutre, l'exemple à suivre
"Il est préparé pour ce type de mission", tranquillise l'entraîneur général Claude Puel. Un peu plus tôt dans la saison, une aventure similaire est survenue à Rémy Vercoutre. Le gardien remplaçant de l'Olympique Lyonnais disputait six matches lorsque Grégory Coupet s'entaillait deux doigts dans un accident domestiquele 12 octobre. Ses performances étaient remarquables.