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Arsenal, une histoire de France

Internationalisé depuis dix ans par le manager français Arsène Wenger, le club anglais d'Arsenal sera comme chez lui au Stade de France, pour la finale de la Champions League.

Avec à sa tête Arsène Wenger et une décennie nourrie par des exploits "made in France", l'Arsenal FC se sent un peu chez lui à Saint-Denis, face au FC Barcelona, en finale de l'UEFA Champions League.

Quatorze joueurs
Qui aurait cru, il y a un peu plus de dix ans, qu'un Français, aidé d'une poignée de compatriotes, redonnerait vie à l'une des légendes du foot anglais ? Dans le berceau réputé traditionaliste du jeu, Arsène Wenger, Thierry Henry, Patrick Vieira, Robert Pirès, Nicolas Anelka, Rémy Garde, Gilles Grimandi, Sylvain Wiltord – ils sont quatorze joueurs en tout – ont pourtant réussi cet exploit. Une victoire dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs ne ferait que le prolonger.

L'homme qui fait déménager Arsenal
L'histoire des Frenchies d'Arsenal est indissociable de celle de Wenger. Un étranger lorsqu'il débarquait du Nagoya Grampus Eight, "l'entraîneur le plus important de l'histoire du club", clame aujourd'hui le mythique défenseur Tony Adams. Au moins l'homme qui aura, comme on passe dans un autre siècle, fait déménager Arsenal à l'Emirate Stadium, après 93 ans à Highbury. Un symbole du règne de Wenger et des Français d'Arsenal.

En mal de trophées et de beau jeu
Jouissant des bons résultats naissants du football de son pays, demi-finaliste du Championnat d'Europe de l'UEFA 1996, finaliste de la Coupe UEFA avec le FC Girondins de Bordeaux et demi-finaliste de la Champions League avec le FC Nantes Atlantique la même année, Wenger est rappelé en Europe par David Dein, le patron des Gunners. Arsenal est en mal de titre depuis la Coupe des vainqueurs de coupe européenne 1993/94 et de beau jeu depuis plus longtemps encore.

Machine de guerre
"Je voulais revenir dans un grand club pour lui apporter une vision à long terme", disait à l'époque Wenger. "J'avais peur qu'on m'oublie loin de l'Europe." "La déculturation d'Arsenal", dénoncée par feu Stanley Kubrick – un fan des Gunners – pouvait commencer. Sa quête de titres aussi. La machine de guerre de Wernger remportera trois fois la Premiership (1997/98, 2001/02 puis 2003/04 en restant invaincue) et quatre fois la Cup (1997/98, 2001/02, 2002/03 et 2004/05). Il l'a construite avec ses idées et sa philosophie d'un football sans frontière et attrayant. "Total", dirait Rinus Michels, l'un des modèles de l'Alsacien.

Un MilanLab à Colney
Il n'y a pourtant rien de colonialiste dans l'approche d'"Arsène Who ?" ("Arsène comment ?", le titre de "l'Evening Standard" au lendemain de sa nomination à l'été 1996). Juste de la modernité, à l'image du centre d'entraînement ultra moderne de Colney qu'il a imaginé et fait bâtir au milieu de son règne après rêvé devant de MilanLab de son ami Arrigo Sacchi à l'AC Milan.

"Chercher le meilleur"
Comme il l'a fait pour hisser le Grampus Eight vers les sommets de la J-League (2e en 1996, vainqueur de la Coupe) et l'AS Monaco FC au titre de champion de France en 1987/88 et en finale de la Coupe des vainqueurs de coupe européenne quatre ans plus tard, l'ancien défenseur central n'avait qu'une devise : "Chercher le meilleur pour l'équipe dans tous les domaines".

Garde et Vieira, les pionniers
Au Japon, Wenger avait importé Franck Durix et Gérald Passy. En Angleterre, arrêt Bosman aidant, il instituait une lignée venue de France. Dès son arrivée, Wenger est accompagné de Rémi Garde et Patrick Vieira. Les deux pionniers. Le premier, aujourd'hui cadre technique à l'Olympique Lyonnais, ne resta que trois ans. Vieira deviendra l'un des capitaines les plus emblématiques de l'histoire du club.

Petit, Anelka, Henry, Pires…
"Vieira est à Arsenal ce que Cantona était à Manchester (United FC)", résume Gilles Grimandi, autre Frenchie, arrivé lors de la deuxième saison, en compagnie de Nicolas Anelka et Emmanuel Petit. Comme la plupart de ses compatriotes, Vieira repartira de Londres bardé de tout ou partie des titres énoncés ci-dessus et d'un statut d'international. A Highbury, Petit est devenu "The Lion". Robert Pires – arrivé en 2000 – a achevé de muscler son jeu. Thierry Henry – débarqué un an plus tôt – est devenu le meilleur joueur de l'histoire d'Arsenal pour de nombreux fans et journalistes, même anglais.

Wright apprivoisé
Tandis que les Français traversaient le Channel en nombre inquiétant, Wenger devait ménager les susceptibilités d'Albion. En externe, il cultivait son personnage de "sophisticate French", parlant volontiers de son diplôme d'économie dans un idiome maîtrisé. En interne, il réussissait l'amalgame avec les Anglais, comme Ian Wright, meilleur buteur du club (185 buts) avant d'être détrôné en mars par Henry. Wright initiait ainsi le lecteur de CD poussé à fond dans le vestiaire avant les rencontres. Une tradition dont les Français sont dépositaires aujourd'hui.

De jeunes lancés en Premiership
"J'ai pris des Français à Arsenal sans regarder leur nationalité", rappelle Wenger. "Juste parce que ce sont de bons joueurs. Des joueurs qui peuvent s'intégrer dans notre système. Il se trouvait qu'à l'époque, et c'est toujours le cas, la France avait un bon système de formation et des joueurs abordables." Tellement bons et bon marché que Wenger, ces dernières années, n'a pas hésité a prendre de très jeunes joueurs comme Mathieu Flamini à l'Olymique de Marseille, avec une polémique à la clé, Vasiriky Diaby, Gaël Clichy ou Jérémie Aliadière, qui n'ont pas tous marché dans les pas d'Anelka, autre prodige révélé dans le nord de Londres.

Dépasser Chapman
Au fil des ans et surtout des victoires, le public anglais s'est fait à ses Français. Tous ont leur chant que l'on entonnait encore les après-midi de fête dans le petit stade d'Highbury, bien après leur départ. "Ce qui me rend le plus fier", dit Wenger, "c'est qu'on compare l'Arsenal actuel à celui d'Herbert Chapman (5 titres et deux Cups dans les années 1930)". En y apportant le cosmopolitisme, via sa colonie française d'abord puis avec d'autres joueurs étrangers qu'il a rendus meilleurs, le Français Wenger se rapproche du pionnier qu'était Chapman. Certains Frenchies affirment qu'il le dépasserait en cas de succès au Stade de France.

Les Français d'Arsenal

Rémi Garde
1996-1999, 30 matches de Premiership, 4 matches européens

Patrick Vieira
1996-2005, 279 matches de Premiership (29 buts), 68 matches européens (2 buts)

Emmanuel Petit
1997-2000, 85 matches de Premiership (9 buts), 15 matches européens

Nicolas Anelka
1997-1999, 75 matches de Premiership (23 buts), 5 matches européens (1 but)

Gilles Grimandi
1997-2002, 108 matches de Premiership (4 buts), 29 matches européens (1 but)

Thierry Henry
Depuis 1999, 237 matches de Premiership (164 buts), 77 matches européens (41 buts)

Robert Pirès
Depuis 2000, 189 matches de Premiership (62 buts), 62 matches européens (11 buts)

Sylvain Wiltord
2000-2004, 106 matches de Premiership (31 buts), 40 matches européens (7 buts)

Jérémie Aliadière
2001-2005, 18 matches de Premiership (1 but), 1 match européen

Pascal Cygan
Depuis 2000, 64 matches de Premiership (3 buts), 20 matches européens

Gaël Clichy
Depuis 2003, 34 matches de Premiership, 7 matches européens

Mathieu Flamini
Depuis 2004, 52 matches de Premiership (1 but), 15 matches européens

Vasiriky Diaby
Depuis 2005, 12 matches de Premiership (1 but), 2 matches européens

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