Le Milan était trop grand

L'AC Milan a exploité le maximum de son potentiel offensif pour atomiser le FC Bayern München devant un public italien exalté. Les Milanais disputeront les quarts de finale de l'UEFA Champions League

Prouesses offensives
Deux des buts milanais ont été inscrits par Filippo Inzaghi de la tête, au début de chaque période, alors que les autres membres du trio offensif, Andriy Shevchenko et Káka, ont également trouvé le chemin des filets. Le capitaine milanais porte ainsi son capital à huit buts dans la compétition. Il aurait même pu y ajouter une unité, sans un penalty tiré à côté. Si Valérien Ismaël avait temporairement ramené les champions d'Allemagne dans la partie, l'équipe de Félix Magath n'a jamais trouvé de réponse aux puissants arguments de Milan.

Inzaghi d'entrée
Les premières minutes de la rencontre ont donné une idée du festin à venir. Alerté par une passe de Bastian Schweinsteiger, Roy Makaay parvenait à s'engouffrer dans la moitié de terrain milanaise, mais Kakha Kaladze montrait toute sa promptitude et son efficacité défensive. Sur le contre, les Italiens portaient le danger dans le camp adverse et obtenaient le premier d'une série de corners, suite à une combinaison lumineuse entre Inzaghi et Shevchenko. Ce pressing allait s'avérer payant. Sur un faible renvoi allemand, Serginho pouvait adresser un long centre sur lequel se précipitaient en même temps Inzaghi et Shevchenko - qui se heurtaient presque dans leur détermination. Le premier était cependant le plus prompt, et son coup de tête appuyé finissait sa course dans la lucarne.

Shevchenko manque la cible
Il semblait alors évident que d'autres buts allaient suivre, et cela aurait pu se produire à la 24e minute après une faute d'Ismaël sur Inzaghi, sanctionnée par un penalty, le deuxième après celui du match aller. Si Shevchenko avait permis aux Italiens d'égaliser à Munich il y a quinze jours, cette fois il avait tout faux, et expédiait le ballon largement à droite du but.

Ismaël ramène l'espoir
Une minute plus tard cependant, sur une nouvelle attaque milanaise, le buteur ukrainien se rattrapait sur un centre adressé de l'aile droite par Jaap Stam. Démarqué entre deux adversaires, il n'avait aucun problème pour placer sa tête hors de portée d'Oliver Kahn. Après vingt-cinq minutes de jeu, c'était un coup de massue pour les Bavarois. Heureusement, ils allaient retrouver le sourire après un geste bête du Milanais Johann Vogel. Sur le coup franc qui suivait, Schweinsteiger adressait une lourde frappe que Dida ne pouvait que repousser et Ismaël, en embuscade, n'avait aucune difficulté à marquer.

Poussée décisive
A la reprise, Makaay qui n'avait pas ménagé ses efforts était remplacé par José Paolo Guerrero, mais cela ne changeait rien aux affaires du Bayern. Après seulement deux minutes de jeu, une nouvelle hésitation défensive permettait à Milan d'inscrire le troisième but. Bixente Lizarazu héritait d'un centre de Serginho, et profitait d'une faiblesse d'Ismaël pour transmettre le ballon à Inzaghi qui s'y reprenait à deux fois pour marquer : l'international italien envoyait d'abord le ballon en l'air mais avait suffisamment de chance pour reprendre le cuir de la tête et lui faire franchir la ligne de but.

Et de quatre
Et ce n'était pas fini, puisqu'à force de jouer avec le feu derrière, le Bayern et Willy Sagnol en l'occurrence, permettaient à Shevchenko de s'échapper. Le capitaine milanais tentait d'inscrire son deuxième but, mais tout comme Clarence Seedorf, il était bloqué. Heureusement pour des visiteurs susceptibles de payer cash leurs moindres erreurs face à des Milanais survoltés. Ainsi, à la 59e minute, Shevchenko encore, envoyait Kaká défier Kahn, et la chevauchée du Milanais obligeait le capitaine du Bayern à aller chercher une nouvelle fois le ballon au fond de ses filets. Milan était qualifié pour les quarts, avec la manière.