Lyon face à son destin
mardi 21 février 2006
Résumé de l'article
L'OL joue le match le plus important de sa saison, mardi soir à Eindhoven, en 8e de finale aller de la Champions League.
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Dix mois après son élimination aux Pays-Bas, l'Olympique Lyonnais retrouve le Philips Stadion et le PSV Eindhoven pour la rencontre la plus importante de sa saison, mardi soir, en 8e de finale aller de l'UEFA Champion League.
La France n'a pas digéré
Pour l'ensemble des médias français, le quart de finale franco-néerlandais de la saison dernière s'est arrêté à la 10e minute de la prolongation à Eindhoven, quand Nilmar s'effondrait dans la surface sur une sortie d'Heurelho Gomes. Peu importe si la Pieuvre brésilienne sortait ensuite les tirs au but d'Eric Abidal et Michael Essien (tot. 2-2, 4-2 t.a.b.), le gardien brésilien aurait dû être sanctionné pour toute une nation. En revanche, était un héros au Plat Pays, où personne ne relevait ce qui irritait les Français.
"Quelques injustices à réparer"
Quelque 300 jours plus tard, le mot le plus à la mode autour des champions de France, depuis le tirage au sort du premier tour à élimination directe, le 16 décembre, est donc revanche. Même Gérard Houllier, qui n'était pas encore l'entraîneur à l'époque, épouse cette cause. "Il y a quelques injustices à réparer", lâchait-il en apprenant le nom de son adversaire.
Esprits apaisants
Voilà de quoi donner à ce match un tour plus heurté encore que la double confrontation 2004/05, d'autant plus frustrante pour Lyon qu'elle n'avait pas donné de vainqueur (1-1, 1-1). Heureusement, Lyon quelques esprits apaisés et apaisants. "Une revanche ? Non, ce n'est pas dans cet état d'esprit qu'il faut jouer ce match", a déclaré le capitaine Juninho Pernambucano. "Il faudra avant tout rester lucide", affirme Florent Malouda. Houllier convient lui-même qu'"en situation de revanche, on n'exploite jamais son talent à fond". Ce sentiment a nourri la motivation française à l'entraînement. Maintenant "il importe de l'évacuer", dit Houllier.
Défense amoindrie
Même si l'entraîneur néerlandais Guus Hiddink affirme que "c'est du 60-40 pour Lyon alors que c'était du 50-50 l'année dernière", l'OL ne sera pas à son maximum sur les bords de la mer du Nord, à l'inverse de son adversaire. Bien qu'elle n'ait pris que cinq buts depuis le début de l'année, ce qui est dans la moyenne du facile leader du Championnat, la défense des Gones souffre de l'absence de deux titulaires, Anthony Réveillère et Claudio Caçapa.
Des départs à Eindhoven
Ses 10% de chances, le PSV les a peut-être perdues à l'intersaison avec les départs de Mark van Bommel, l'âme du milieu de terrain, des deux insaisissables Sud-Coréen Park Ji-Sun et Lee Young-Pyo, de l'international suisse Johan Vogel et du féroce défenseur Wilfred Bouma. Robert, l'homme qui donna la qualification au PSV contre Lyon, est parti en janvier. Pour autant, les Rouge et Blanc, restent leaders eux aussi de leur championnat et en course pour rééditer leur doublé.
Farfán à surveiller
En Champions League, ces manques individuels ne se sont pas faits sentir à domicile puisque ni le Fenerbahçe SK, ni l'AC Milan, ni le FC Schalke 04 n'ont marqué ou pris un point à Eindhoven. "Notre point fort a toujours été le collectif", dit Hiddink. "C'est toujours le cas." Un homme se détache toutefois de ce bloc : l'attaquant péruvien Jefferson Farfán, déjà 23 buts cette saison.
Le physique en question
Le champion 1988 n'a perdu qu'une fois dans son histoire contre un club français à domicile. C'était face à l'AS Monaco FC de Didier Deschamps en 2003/04. L'ASM avait su rivaliser au plan physique. L'une des clés du match est donc dans les "tortures" qu'a infligé le préparateur lyonnais Robert Duverne à ses joueurs depuis fin décembre. "Tout est axé autour de la Champions League", a déclaré ce dernier. La légère baisse de régime connue en Championnat fin janvier-début février (3 nuls en 3 matches) en était peut-être une conséquence.
La pression sur Lyon
Car la Coupe des champions, dont la finale se disputera au Stade de France, le 17 mai, reste la priorité n°1 a égalité avec le Championnat presque en poche. Après deux échecs en quarts de finale, Lyon, qui a impressionné en phase de groupes (16 points, 13 buts en 6 matches), vivrait comme un coup d'arrêt un nouvel échec contre le PSV en 8es. "Si nous devons aller aux tirs au but cette année, sachez que nous gagnerons", affirme Houllier.