Cassano, fier comme un Madrilène

Après des mois de négociations pour obtenir un nouveau contrat, Antonio Cassano a quitté l'AS Roma pour rejoindre le Real Madrid CF, "le club le plus puissant du monde", selon lui.

Un accueil chaleureux
La foule s'est massée à Santiago Bernabéu, mercredi, pour le voir. "C'est vraiment un club à part, et tout le monde voudrait jouer ici", déclare Cassano, qui portera le n°19 jusqu'en juin 2010. "C'est une grande responsabilité de porter ce maillot, j'ai beaucoup de chance. Tous les joueurs italiens et la plupart des entraîneurs rêvent de venir ici."

Une saison difficile
Considéré depuis longtemps comme un grand espoir, Cassano a connu un automne difficile après sa décision de ne pas prolonger à la Roma. A l'approche de la fin de son contrat, en juin, plusieurs grands de la Serie A, comme la Juventus et le FC Internazionale Milano, ont manifesté leur intérêt pour recruter l'attaquant de 23 ans sans payer d'indemnité. Le Real les a devancés moyennant 5 M€. Cassano devient le second Transalpin, après Christian Panucci, vainqueur de l'UEFA Champions League en 1997/98, à porter le maillot blanc.

Une jeunesse troublée
Né au lendemain du triomphe de l'Italie à la Coupe du Monde de la FIFA 1982, Cassano a été élevé par sa mère dans la vieille ville de Bari, à la suite du départ de son père peu après sa naissance. Il rejoignait l'AS Bari alors qu'il était encore écolier, avant de décrocher sa première apparition en A, à 17 ans, grâce à son entraîneur Eugenio Fascetti.

Le but de la renommée
Sa deuxième rencontre de Serie A, en décembre 1999 face à l'Inter, est inoubliable : 1-1 à deux minutes de la fin, l'adolescent part de sa moitié de terrain pour marquer le but de la victoire. Deux ans plus tard, la Roma remportait la course au recrutement de Cassano. 28,5 M€ pour le privilège de bénéficier de 37 buts en championnat. L'attaquant a également marqué pour son premier match en sélection italienne, face à la Pologne pendant l'ère Giovanni Trapattoni, ainsi que deux buts en trois matches à l'UEFA EURO 2004™.

Une réputation sulfureuse
Cassano s'est également fait un nom dans le domaine de la discipline. Absences à l'entraînement, les insultes contre des arbitres ou colères lorsqu'il était remplacé. Ces erreurs ont peut-être contribué à lui donner une image d'homme trop difficile à manier pour son pays natal.

Fascetti ravi
Fascetti, son premier entraîneur, espère que ces problèmes ne le suivront pas en Espagne : "Ça faisait environ un an que je lui disais de quitter l'Italie. Ici, on ne lui fiche jamais la paix. J'espérais qu'il signe pour une équipe comme Madrid. Il se sentira bien dans une équipe de champions".

Zola impressionné
Gianfranco Zola, l'une des meilleures grandes réussites italiennes à l'étranger, devenu une légende au Chelsea FC, partage le point de vue de Fascetti : "Il possède un talent unique et peut éclore à Madrid. Les supporteurs du Real sont très exigeants et il jouera aux côtés de grands joueurs. Ça ne sera pas facile, mais Cassano est un joueur incroyable".

L'heure de briller
Avec la blessure de Raúl, l'attaquant pourrait se retrouver rapidement sur le terrain. Juan Ramón López Caro, l'entraîneur du Real, tout comme Marcello Lippi, le sélectionneur italien, espère voir Cassano faire les gros titres à l'avenir pour ses buts plutôt que pour son tempérament. A 23 ans, il est temps pour l'enfant terrible de devenir un homme.