Juninho, un pied magique
mercredi 2 novembre 2005
Résumé de l'article
Ovationné par les supporteurs grecs, Juninho a une nouvelle fois fait la décision sur coup franc.
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Le milieu de terrain de l'Olympique Lyonnais Juninho Pernambucano, auteur de deux coups francs victorieux et ovationné par le public grec lors de sa sortie contre l'Olympiacos CFP en Grèce, a envoyé l'OL en 8es de finale.
Un Juninho de trop en Europe
A son arrivée du CR Vasco de Gama en juin 2001, il était obligé d'ajouter Pernambucano (région dont il est originaire) à son nom pour ne pas être confondu avec Juninho Paulista, la star du Celtic FC retournée dans son pays cette saison. Aujourd'hui dans l'Europe entière Juninho renvoie à une seule image, celle d'une mince silhouette surmontée d'une chevelure abondante faisant régner la terreur chez les gardiens de but.
"Je n'ai toujours pas compris comment il fait"
"Je suis allé voir mon collègue, je ne savais pas comment le consoler", avait déclaré Grégory Coupet, railleur après la victoire de l'OL sur l'Olympiacos à l'aller (2-1). Antonios Nikopolidis, champion d'Europe de l'UEFA avec la Grèce en 2004, n'avait rien pu faire, à la 4e minute, sur la frappe plongeante du Brésilien. "Même moi, je n'ai toujours pas compris comment il fait", plaisante Coupet. Le gardien remplaçant des Grecs, Kleopas Giannou a subi au match retour le même sort à la 41e minute.
Le travail et la classe
Le jeune trentenaire n'a qu'un mot en guise de secret : "travail". Son entraîneur Gérard Houllier préfère "la classe". Pour inscrire 22 coups francs et 56 buts en un peu plus de quatre saisons, il faut forcément avoir les deux. Alors disons que Juninho est un travailleur doué ou un talent travailleur.
Avec lui, le ballon retombe derrière le mur
Quelle que soit la formule et quelle que soit la composition du mur, le ballon a de grandes chances de finir au fond des filets. "Avec lui, ce n'est pas pareil qu'avec les autres, le ballon passe au-dessus du mur mais retombe immédiatement après", dit Christophe Revault. Le goal du Toulouse FC en prit deux dans la même soirée le 5 février 2005. Sur le second il resta K.-O., assommé par son poteau.
Aidé par les ballons
"Avec la nouvelle génération de ballon que l'on nous donne, les trajectoires sont de moins en moins prévisibles", dit le gardien marseillais Fabien Barthez, qui est toujours parvenu à maîtriser les tirs du Lyonnais. Sa théorie est d'autant plus valable lorsque le ballon part à haute vitesse et dans la bonne direction. Il semble que Juninho, en maîtrisant sa puissance, soit arrivé à se forger une botte presque aussi imparable qu'un penalty.
Comme un penalty
Du point de réparation, il est admis qu'un tireur marque sept à huit fois sur dix. Juninho, hors de la surface, avec un mur devant lui (certains évoquent la possibilité d'ôter le mur pour lui rendre la tâche plus dure), frise les 50%. L'Olympiacos et surtout ses gardiens Nikopolidis et Giannou se souviendront de ce pied "magique" qui a anéanti les ambitions européennes des Grecs cette saison, déjà hors course pour l'UEFA Champions League à deux Journées du terme de la phase de groupes.
Il marque aussi avec le Brésil
Mais si l'homme aux 37 sélections (et un coup franc marqué contre la Bolivie le 9 octobre) était une gâchette célibataire, il n'aurait pas sa place dans le onze de départ lyonnais. Or avec Sidney Govou, Coupet et son compatriote Claudio Caçapa, le champion du Brésil 1997 est le seul joueur à avoir remporté les quatre titres de Lyon.
Un relais d'Houllier
Houllier en a fait l'un de ses relais sur le terrain. Son français quasi parfait, son comportement de gentleman sur et hors des pelouses lui donnent autant d'influence que sa capacité à conserver le ballon ou à adresser des passes décisives.