A Milan la première manche

Par Jérôme Lacour

L’"Euro-derby" constituait sans doute l’une des affiches les plus indécises des quarts de finale de l’UEFA Champions League entre deux clubs d’une même ville. Le premier volet d’un match de 180 minutes à San Siro opposait donc l’AC Milan "à domicile" au FC Internazionale Milano. Et ce sont les "locaux" qui l’ont emporté 2-0, profitant d’une attaque intériste privée d’Adriano.

Avantage Milan
Sur le papier, les statistiques penchaient largement en faveur des Rossoneri : invaincus depuis neuf derbies ; vainqueurs des Nerazzurri lors de la demi-finale de la même compétition avant de la gagner en 2003 ; seul club à avoir infligé à l’Internazionale une défaite cette saison. Edgar Davids, Adriano et Recoba étaitent absents côté visiteurs et retour d’Andriy Shevchenko, auteur de 11 buts contre l’Internazionale depuis six saisons.

Córdoba intraitable
Ce 261e derby voyait les coups de pied arrêtés succéder aux fautes et le premier à se distinguer était bien sûr un des spécialistes : Sinisa Mihajlovic obligeait Dida à nettoyer sa lucarne d’un superbe coup franc (10e). Loin de l'engagement à Liverpool la veille, les deux équipes s’observaient malgré une connaissance réciproque sans faille. Le navire intériste était loin de couler car la tour de garde Ivan Córdoba, veillait avec autorité sur le reste des troupes et endiguait les assauts du "frère ennemi". Gennaro Gattuso, plus nerveux, écopait d’un avertissement l’obligeant à regarder le match retour dans les tribunes.

Stam est toujours là
Comme souvent avec deux équipes italiennes promptes à casser le jeu et plus si affinités, les coups de pied arrêtés pleuvaient et Juan Sebastián Verón voyait son coup franc détourné en corner par Dida. Le danger de part et d’autre se faisait plus pressant (35e). Juste avant la mi-temps, l’Internazionale semblait l’emporter aux poings quand Julio Ricardo Cruz testait les réflexes de Dida. Mais Jaap Stam se rappelait au bon souvenir de Carlo Ancelotti et d’une tête imparable, consécutive à un coup franc d’Andrea Pirlo, ouvrait la marque avant de rentrer aux vestiaires.

Attaques vaines
L’entame de seconde période émulait celle de la première et les défenses sortaient les parapluies de secours face à une pluie battante de coups francs. Les quelques actions dangereuses étaient immédiatement endiguées de tacles rageurs. Même Shevchenko ne sortait pas du lot. Après 56 minutes de jeu Christian Vieri effectuait son retour et se mettait sitôt en évidence, en vain. L’ombre d’Adriano, auteur d’un triplé au tour précédent face au FC Porto et de retour pour la seconde manche, flottait dans les travées de Giuseppe Meazza.

Shevchenko revient et marque
Une fois de plus les Rossoneri battaient la mesure dans un climat assez tendu que tentait d’apaiser l’arbitre français Alain Sars. Après quelques changements la physionomie du match allait choisir son camp : peu d’occasions suffisent aux grands buteurs et Shevchenko allait le prouver. Sur un nouveau coup franc de Pirlo, l’Ukrainien fêtait lui aussi son retour et Milan menait 2-0 (74e).

Rien n’est fait
Andy Van Der Meyde, entré six minutes plus tôt, voyait l’espoir de réduire le score s’écraser sur le poteau (87e). Les Milanais géraient ensuite un avantage de deux buts que l’Internazionale aurait mérité d’effriter. Le retour "à l’extérieur" pour l’AC Milan sera bouillant. Les vaincus en sont convaincus.