Le choc des outsiders

L'Olympique Lyonnais et le PSV Eindhoven s'affrontent ce soir dans le moins médiatisé des quarts de finale aller de l'UEFA Champions League, mais certainement pas le moins passionnant.

Presque anodin
Tandis que l'épisode le plus noir du football européen resurgit à Liverpool [FC] qui reçoit la Juventus Turin, 20 ans après la tragédie du Heysel, que se prépare un super "Derbissimo della Madonnina" et un duel de géants entre le FC Bayern München et le Chelsea FC, Lyon - PSV peut paraître presque anodin. Une seule C1 sur le terrain français, celle du PSV (1988), contre six en moyenne pour les autres quarts de finale.

L'OL est plus fort
Pourtant, malgré des budgets mini à ce niveau de la compétition, - 80 M€ pour Lyon et 50 pour le PSV - cet affrontement franco-néerlandais ne doit pas être négligé. Lyon a échoué à ce stade de la compétition l'année dernière contre le FC Porto (0-2, 2-2) et rêve d'imiter l'ancien club de José Mourinho, vainqueur de l'AS Monaco FC l'an dernier en finale (3-0). Pour Paul Le Guen, l'OL est plus fort cette année.

"Les leçons de l'échec"
"Nous avons tiré les leçons de l'échec de l'année dernière", déclare le coach français qui fait planer le mystère sur son futur dans la capitale des Gaules. "Nous avons perdu pas mal de joueurs à l'intersaison mais notre recrutement fut bon et le groupe a gagné en qualité."

Les meilleurs éléments
De plus, Lyon, meilleure attaque de l'histoire de l'UEFA Champions League après huit matches (27 buts), n'a presque plus à se soucier du Championnat. A sept journées de la fin, le quatrième titre est quasiment acquis puisque le LOSC Lille Métropole pointe à treize longueurs. Le 4-3-3 rhodanien, qui sera constitué de ses meilleurs éléments, s'est donc concentré à 100 % sur cette rencontre "où l'essentiel sera de ne pas prendre de but", dit Le Guen, comme à chaque match européen à domicile.

Frappant parallélisme
La trajectoire lyonnaise, son jeu et sa condition présentent un frappant parallélisme avec ceux du PSV. Celui-ci se distingue peut-être par l'ascendant psychologique pris depuis sa victoire sur l'AS Monaco FC en 8e de finale (1-0, 0-2) et par l'expérience de son coach Guus Hiddink, l'un des plus brillants cerveaux du football européen.

Sacrée série
Pour le reste, Eindhoven c'est aussi un 4-3-3 d'airain avec un milieu de terrain Mark van Bommel-Johan Vogel-Philip Cocu aussi impressionnant que Michael Essien-Mahamadou Diarra-Juninho. C'est aussi un championnat dominé sans effort apparent (l'AZ Alkmaar est à dix points mais avec un match en moins), c'est aussi une équipe remodelée à l'intersaison après les départs d'Arjen Robben, Mateja Kezman (à Chelsea), Kevin Hofland (Wolfsburg), Ronald Waterreus (Rangers FC) et Dennis Rommedahl (Charlton FC). C'est enfin une série de douze victoires et un nul en treize matches en 2005, 43 buts marqués et 4 encaissés.

Surpris lui-même
Bref, une force qui peut elle aussi prétendre faire aussi bien que le Porto cru 2003/04. "Notre but est d'atteindre la finale", déclare Hiddink qui avoue être surpris lui-même par les résultats et l'engagement de ses hommes. "Notre objectif, à Lyon, sera de marquer bien sûr, mais surtout de ne pas hypothéquer nos chances avant le retour." Le demi-finaliste de la Coupe du Monde de la FIFA (avec la Corée du Sud en 2002) comptera, comme son homologue français, sur un effectif au complet. Il ne lui manque que le buteur John De Jong, blessé, mais rarement titulaire cette saison. Le choc des outsiders peut commencer.