Incertitudes sur l'avenir de Le Guen

Par Matthew Spiro

L'Olympique Lyonnais est en tête de la Ligue 1 avec 14 points d'avance sur son dauphin et il a la possibilité de rejoindre les demi-finales de l'UEFA Champions League pour la première fois de son histoire. Cependant, l'un des principaux sujets de discussion à la veille du quart de finale retour face au PSV Eindhoven concerne l'avenir de son entraîneur, Paul Le Guen.

Un avenir incertain
Le Guen mène l'OL dans la période la plus couronnée de succès de son histoire mais, à 41 ans, il sera libre de tout contrat en juin prochain. Il n'a pas encore prolongé à Lyon, ce qui ouvre la voie aux rumeurs d'un possible départ cet été.

"Un non-évènement"
La semaine dernière, Jean-Michel Aulas, président du club lyonnais, avait peine à expliquer la position de son entraîneur alors qu'il a, de son propre aveu, tout tenté pour le faire signer de nouveau. Aulas a cependant toujours affirmé que c'est sur l'équipe que devait se porter l'attention. "Pour moi, c'est un non-évènement", déclarait-il. "Nous ne devrions même pas en parler".

Une grande constance
L'incertitude qui entoure la décision de leur entraîneur ne semble cependant pas affecter les joueurs qui sont en passe de remporter un quatrième titre de champion de France consécutif. Le match nul 1-1 concédé à domicile face au PSV a été l'une des seules déceptions d'une saison par ailleurs marquée du sceau de la constance. Les Lyonnais se rendent au stade Philips confiants.

Le soutien de Caçapa
Interrogé lors de la conférence de presse d'avant-match sur la position de Le Guen, le capitaine Claudio Caçapa s'est permis de plaisanter. "Je ne comprends pas la question", déclarait le Brésilien, avant de lancer un regard à son entraîneur. "J'espère bien sûr que Paul restera. C'est ce que pensent tous les joueurs". De son côté, l'entraîneur des Gones est resté silencieux. Son seul commentaire a été : "Notre résultat face au PSV n'affectera aucunement ma décision".

Une figure de proue
Depuis son arrivée dans la capitale des Gaules en 2002, l'ancien international français a connu de beaux succès, avec deux titres de champion et deux quarts de finale de Champions League consécutifs, et la saison n'est pas finie. Lyon domine le football français. Aulas est convaincu qu'en cas de départ, ça ne serait pas pour rejoindre un autre club français. "S'il pense à partir, c'est que (le) Manchester United (FC), le Real Madrid (CF) ou la Juventus l'ont contacté", commentait-il.

La rumeur du PSG
La presse hexagonale l'envoie plutôt au Paris Saint-Germain FC, club avec lequel il a connu de belles saisons en tant que joueur dans les années 90. Il semble cependant plus probable qu'il décide de prendre une année sabbatique s'il part de Lyon.

L'expérience rennaise
Le Guen a une approche pragmatique de sa carrière d'entraîneur depuis son licenciement du Stade Rennais FC en 2001, à deux ans du terme de son contrat de cinq ans. Sous l'ère Le Guen, Rennes avait pourtant obtenu ses meilleurs résultats en 35 ans et l'ancien joueur de l'AS Brest s'était installé en Bretagne avec l'idée d'y rester longtemps. Profondément affecté par cette décision, il avait déclaré en arrivant à Lyon qu'il considérait que la période maximale pour un entraîneur dans un même club ne devrait pas dépasser "deux à trois ans".

"C'est fantastique"
Le Guen ne devait cependant pas avoir anticipé qu'au terme de cette période de trois ans, il allait posséder une popularité telle que les joueurs et les supporteurs et les joueurs font actuellement circuler une pétition pour qu'il reste au club. "C'est très rare de voir ce genre d'initiative de nos jours, mais je pense que c'est fantastique", déclarait Aulas. Mais cela suffira-t-il a persuader Le Guen de rester à Lyon ? Seul l'avenir nous le dira.