La Roma sur une mauvaise pente

Par Tom Kington

Quand l'AS Roma était menée 1-0 à San Siro contre le FC Dynamo Kyiv, les choses s'annonçaient plutôt mal. Quand Philippe Mexes s'est fait expulser juste avant le retour au vestiaire, la situation s'empirait. Mais ce qui s'est passé ensuite hypothèque le destin de la Roma en UEFA Champions League cette saison.

Tapis vert et série noire
Mardi, l'UEFA a rendu son verdict de donner la victoire sur tapis vert au Dynamo sur le score de 3-0 lors du premier match de la phase de groupes de l'UEFA Champions League, qui avait été interrompu suite à la blessure de l'arbitre Anders Frisk par jet de projectile depuis les tribunes. Les Romains devront également disputer leurs deux prochains matches à domicile à huis clos, contre le Bayer 04 Leverkusen et le Real Madrid CF. Pour couronner le tout, le club a essuyé une défaite 4-3 face sur la pelouse du FC Messina Peloro ce week-end et vient d'être tenu en échec à domicile 2-2 par l'US Lecce.

Le retour de Völler
Et dire que Rudi Völler avouait que venir entraîner la Roma était une proposition "impossible à refuser". Après tout, il a convaincu Francesco Totti et Antonio Cassano, et le club sortait d'une belle saison l'an dernier.

Précédents
Ces incidents ne sont malheureusement pas une nouveauté à la Roma. En mars 2002, le club avait déjà écopé d'une amende car les joueurs en étaient venus aux mains après une rencontre de Champions League contre le Galatasaray SK. Un étrange incident eut aussi lieu la saison dernière, lors du derby contre la S.S. Lazio : des supporteurs de la Roma avaient envahi le terrain et "demandé" aux joueurs et aux officiels d'arrêter la rencontre à la suite de la fausse rumeur rapportant que des policiers avaient écrasé un jeune garçon aux abords du stade.

Problèmes sur le terrain
La Roma connaît aussi des problèmes sur le terrain. Quand le club a remporté le Scudetto en 2000/01 et fait signer Cassano pour 28,5 M€, tout le monde s'accordait à dire que la Roma allait pouvoir continuer à jouer les premiers rôles. Mais le gamin de l'AS Bari s'est révélé être une vedette capricieuse, et a été expulsé pour une bousculade lors du premier match de la saison, avant d'être écarté par Rudi Völler pour le match contre le Dynamo, en raison de sa mauvaise humeur à l'entraînement.

Totti ne vaut pas mieux
On disait Totti capable de tempérer Cassano mais le capitaine romain a montré le caractère inacceptable de son propre comportement lors de l'UEFA EURO 2004™ en crachant sur le Danois, Christian Poulsen. A l'heure où les équipes s'internationalisent et se composent de mercenaires, le Romain de souche qu'est Totti est adulé par les Tifosi et ses sautes d'humeurs sur le terrain lui sont aisément pardonnées. Mais en tant qu'emblème du club, Totti et ses constantes jérémiades envers les arbitres sur des fautes - réelles ou simulées - entraîne ses coéquipiers et les supporteurs vers un comportement déraisonnable.

Problèmes en défense
Il n'y a toutefois pas que l'expulsion de Mexes - étincelle de l'incident contre Kiev - qui est un problème. Lui et Matteo Ferrari, l'autre nouvelle recrue, ne forment en effet pas encore une charnière centrale rôdée - bien qu'elle soit titulaire en raison du départ de Walter Samuel et des blessures de Cristian Chivu et Traianos Dellas.

Valse des entraîneurs
Les défenseurs avancent qu'ils n'ont pas eu le temps de créer d'automatismes, et c'est bien le problème qui a fait suite au départ de Fabio Capello pour la Juventus, puis de celui de son successeur Cesare Prandelli pour raisons familiales. Arrive maintenant Völler et les joueurs se demandent où ils pourront jouer dans son 4-4-2.

Lueur d'espoirs
Point néanmoins positif, le retour de blessure de l'attaquant Vincenzo Montella, auteur d'un coup du chapeau à Messine. Une autre consolation pour Rome est peut-être le fait qu'ils iront jouer leur prochain match de Champions League contre le Real Madrid, club également en crise et où un troisième entraîneur vient d'être nommé en trois mois.