Journée internationale des femmes 2023 : l’amélioration continue est essentielle pour le football féminin
mercredi 8 mars 2023
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Nadine Kessler, sous-directrice Football féminin de l’UEFA, s’exprime sur les progrès accomplis et les défis à venir.
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Depuis le lancement de la stratégie de l’UEFA en matière de football féminin, « Time For Action », en 2019, le jeu a réalisé des progrès remarquables à tous les niveaux.
De la magie de l’EURO féminin 2022 l’été dernier et du public record enregistré à l’UEFA Women's Champions League, à l’augmentation du nombre de femmes et de filles jouant au niveau du football de base, il y a de quoi se réjouir. Mais il reste encore beaucoup à faire et de nombreux objectifs à atteindre alors que le jeu se développe sur l’ensemble du continent.
Nadine Kessler se penche sur les succès récents et évalue ce qu’il reste à faire pour réaliser les objectifs ambitieux fixés dans la stratégie « Time For Action ».
L’UEFA a lancé divers projets pour avancer dans la bonne direction. Quelles initiatives ont réellement changé la donne ?
« Tout d’abord, l’EURO 2022, qui a pulvérisé tous les records. Les standards qui ont été établis se situent à un tout autre niveau. Nous avons vraiment essayé de relever la barre. C’est fantastique de voir l’héritage que cette phase finale a laissé en Angleterre et au-delà. L’ambiance était excellente sur tous les sites, et plus de la moitié du public était constitué de femmes, une donnée importante pour nos objectifs clés. »
« Deuxièmement, la refonte de la Women’s Champions League a elle aussi joué un rôle clé grâce à sa nouvelle formule, mais aussi grâce à d’autres éléments, comme les meilleures conditions pour les joueuses et les toutes premières dispositions en matière de congé maternité. Nous avons également donné davantage de visibilité à la compétition en centralisant les droits, ce qui a généré des sources de recettes qui nous permettent de soutenir les clubs dans toute l’Europe. Le programme de solidarité que nous avons mis en place envoie également un message fort sur la responsabilité plus large du jeu. »
« Quant au football de base, notre programme Playmakers a connu un grand succès. Il est impressionnant de voir combien de filles ont été sensibles à la magie de Disney. »
L’UEFA se sert des compétitions d’élite pour stimuler le développement à tous les niveaux. Comment ce système illustre-t-il la force du modèle sportif européen ?
« Notre responsabilité est de veiller à ce que tout le monde ait accès au football, quelle que soit son origine, sa situation, ou encore son genre. Nous essayons de l’appliquer dans tous nos projets, aussi bien dans les structures des compétitions que dans le football de base. Nous devons garantir que nos investissements et nos programmes soutiennent chaque niveau de la pyramide. Sans base, il ne peut y avoir de sommet, et vice versa. Nous sommes très conscients de ce facteur, et il s’agira d’une de nos priorités dans les années à venir. »
Bien que la plupart des objectifs stratégiques que l’UEFA doit remplir soient sur la bonne voie, des disparités continuent d’exister entre les associations européennes. Comment pouvons-nous créer un meilleur équilibre ?
« Le défi le plus compliqué est probablement d’aider tout le monde à avancer ensemble. Malgré leur proximité, nos membres sont très différents : ils présentent des niveaux divers de développement et il existe certaines barrières culturelles. Nous devons leur offrir un soutien spécifique, en particulier aux associations d’un taille petite ou moyenne. Nos nouvelles formules de compétition y contribueront, mais une aide plus spécialisée sera essentielle, en gardant toujours à l’esprit que nous devons avancer main dans la main. »
Quelles leçons tirées de la première mi-temps de la stratégie Time for Action guideront l’UEFA lorsqu’elle élaborera sa prochaine stratégie ?
« La leçon principale est qu’un plan stratégique fonctionne dans la mesure où il génère un état d’esprit axé sur le long terme. Cette notion est particulièrement importante, surtout dans le cas d’un sport émergeant comme le nôtre, pour la planification, l’engagement et la visibilité. Le football féminin ne cesse de croître. C’est un défi, mais nous sommes très heureux de sa progression, et nous pensons déjà à l’après-2024. S’il s’agit de notre première stratégie dédiée au football féminin, ce ne sera pas la dernière. »