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"Nous prenons nos responsabilités"

Dans un discours adressé aux États membres des Nations Unies, le Président de l'UEFA Michel Platini a rappelé le combat de l'UEFA contre le racisme.

Le Président de l'UEFA Michel Platini aux Nations Unies à Genève
Le Président de l'UEFA Michel Platini aux Nations Unies à Genève ©OHCHR

Le Président de l'UEFA Michel Platini a souligné l'engagement ferme de l'UEFA pour combattre le racisme, la discrimination et l'intolérance dans le monde du football.

Dans un discours d'ouverture à Genève aux États membres des Nations Unies assistant à un évènement de premier ordre concernant le racisme dans le football, organisé par le Groupe de travail intergouvernemental sur la mise en œuvre effective de la Déclaration de Durban et du Programme d'action, M. Platini a confié que "le plus beau jeu au monde" pourrait aider à définir un exemple grâce à sa popularité et à son standing social, et servir à transmettre des valeurs qui pourraient changer les comportements par rapport à ces phénomènes négatifs. Le Président de l'UEFA a été invité à l'évènement en tant qu'intervenant spécial par le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits humains, Navanethem Pillay.

Le discours est intervenu avant la promotion de premier plan de la campagne de lutte contre le racisme lors de la troisième journée de l'UEFA Champions League et de l'UEFA Europa League du 22 au 24 octobre, dans le cadre des Semaines d'action FARE organisées par le partenaire de longue date de l'UEFA, le réseau FARE. Le Groupe de travail intergouvernemental, composé de représentants des États membres des Nations Unies, est l'une des instances établies suite à la Déclaration de Durban adoptée lors de la Conférence mondiale contre le racisme à Durban, en Afrique du Sud, en 2001. Le discours de M. Platini a lancé sa 11e session, qui se poursuit jusqu'au 18 octobre.

"Dans le football et au quotidien, nous allons bien au-delà du seul combat contre le racisme : nous combattons la discrimination sous toutes ses formes", a expliqué le Président de l'UEFA. "Je ne vous apprendrai pas que les sociétés dans lesquelles nous vivons sont de plus en plus complexes et diverses. L’être humain y est souvent soumis à de multiples pressions, à des harcèlements physiques ou moraux souvent quotidiens. Ces pressions sont liées à son aspect physique, à ses idées, à ses croyances, à son genre ou ses préférences sexuelles.

"Le football, le sport le plus populaire dans le monde, reflète la société dans laquelle il prospère, il reflète ses valeurs, mais aussi, malheureusement, ses préjugés, ses craintes et ses méfiances.

"Cette extraordinaire popularité engendre aussi, bien sûr, des responsabilités", a rappelé M. Platini. "Le football se doit, du fait même de cette popularité, de véhiculer des valeurs qui soient capables de contribuer à rendre la société plus tolérante de la diversité. En même temps, ceux qui gouvernent notre sport se doivent de protéger les joueurs, sur ce qui est leur lieu de travail, de toute forme de discrimination. Et ceci, simplement parce qu’ils ou elles ont le droit au respect."

Le Président de l'UEFA a parlé de la campagne "Respect" de l'UEFA, lancée par M. Platini en 2008 pour tacler "les maux qui souvent affligent notre sport. Parmi ceux-ci, au cœur de nos préoccupations, il y a la discrimination. La discrimination raciale est un fléau qui ravage les sociétés humaines depuis l’aube des temps et qui a provoqué les plus grandes tragédies qu’a connues l’humanité.

"Le football ne tolère aujourd’hui aucune discrimination, qu’elle soit raciale, culturelle, religieuse, sexiste ou homophobe et ceci sans hiérarchie du mal", a poursuivi M. Platini. "Depuis plus d’une décennie, le football européen a été confronté à des comportements racistes, xénophobes et extrémistes en tous genres. Ces comportements sont dans la grande majorité des cas le fait de petits groupes organisés qui ont choisi d’exprimer leur haine du prochain dans un stade de football pour profiter de la popularité et de la couverture médiatique dont jouit notre sport."

Le Président de l'UEFA a souligné les mesures introduites par l'instance européenne, dans le cadre d'une tolérance zéro envers le racisme et l'intolérance. Celles-ci comprennent le travail avec la société civile, et la combinaison d'une approche éducative avec des mesures répressives appropriées et des campagnes de sensibilisation liées aux activités de l'UEFA.

Des spots télévisuels ont été diffusés avant des rencontres de l'UEFA ; des arbitres ont été autorisés à interrompre, suspendre ou arrêter des matches dans le cas de comportements racistes dans le stade ; des sanctions plus lourdes sont inscrites dans les règlements disciplinaires de l'UEFA, dont une suspension de dix matches pour les joueurs ou officiels coupables de comportement raciste ; en outre, si les supporters d'un club ou d'une équipe nationale affichent un comportement raciste, cela doit être sanctionné, pour une première offense, par une fermeture partielle du stade concernant la tribune dans laquelle l'incident raciste s'est produit. Pour une deuxième offense, cela doit être sanctionné par une fermeture complète du stade.

M. Platini a admis que tout cela prouve que le racisme reste un problème dans certaines contrées d'Europe. "Mais cela signifie aussi que l’UEFA agit et sévit pour éradiquer ce mal", a-t-il continué. "Nous ne faisons pas que de beaux discours. Nous prenons nos responsabilités."

"Notre attitude, que je qualifierai fièrement d’intransigeante, n’est pas toujours des plus populaires au sein de la famille du football, mais comme le signifie le dicton : "Qui aime bien, châtie bien". L’UEFA ne combat pas les discriminations afin de hausser sa cote de popularité, elle le fait parce que c’est juste !

"Le football n’est pourtant que la pointe de l’iceberg dans des sociétés où, crise oblige, le processus d’intégration sociale est malheureusement en panne. Mais c’est justement parce que le football est souvent plus ouvert à la diversité que le reste de la société qu’il permet des avancées qui seraient plus difficiles dans d’autres champs sociaux. Et c’est parce que le football est le plus beau jeu du monde et qu’il est aussi populaire que nous pouvons légitimement espérer que l’exemple qu’il se doit de donner aura des retombées positives sur toute la société."

M. Platini a déclaré que le football est "un sport qui a eu le courage de prendre le taureau par les cornes et de faire face au défi que représentait la montée des comportements discriminatoires (et) sans l’appui législatif, judiciaire et politique des autorités étatiques nos efforts seront vains."

"Le message sportif est un message universel qui s’adresse et qui touche particulièrement ceux qui seront les citoyens de demain", a conclu le Président de l'UEFA. "Faisons tout pour que son contenu soit porteur de justice, de sérénité et d’espoir."

Avant de livrer son discours à Genève, M. Platini a tenu une réunion de travail avec Navanethem Pillay. Une coopération est envisagée dans le futur entre l'UEFA et les Nations Unies, à travers son Bureau du Haut-Commissaire pour les droits humains.