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Nadine Kessler : Le football féminin atteint de nouveaux sommets

Le football féminin n’a cessé de progresser ces dernières années. Cet été, tous les regards seront tournés vers l’EURO féminin, ce qui présage une nouvelle ascension pour cette branche du football.

Nadine Kessler, responsable en chef Football féminin et ancienne championne d’Europe, décrit les progrès qui ont été réalisés jusqu’à présent et parle de l’avenir.

Nadine Kessler avec le trophée de l’EURO féminin de l’UEFA.
Nadine Kessler avec le trophée de l’EURO féminin de l’UEFA. UEFA via Getty Images

Le Championnat d’Europe féminin a fait beaucoup de chemin depuis son premier match il y a 40 ans, puisqu’il est aujourd’hui un événement sportif majeur et de portée mondiale. Comment peut-on expliquer cette croissance ?

C’est une grande année pour le football féminin. Grâce à la plate-forme fournie par l’UEFA au football national et interclubs, les progrès ont été constants au fil des ans. Mais plus récemment, la croissance a été exponentielle. Celle-ci n’aurait pas été possible sans l’intérêt grandissant des associations nationales, des clubs et des autres parties prenantes, et sans le travail qu’ils ont accompli. Le rôle principal de l’UEFA a été de proposer un soutien à tous les niveaux qui, depuis 2019, a pris une tout nouvelle dimension avec le lancement de « Time for Action », la stratégie de l’UEFA en matière de football féminin.

Nadine Kessler s’adresse au Congrès de l’UEFA à Vienne, en mai.
Nadine Kessler s’adresse au Congrès de l’UEFA à Vienne, en mai.UEFA via Getty Images

Quels résultats concrets la stratégie « Time for Action » a-t-elle apportés ?

Aujourd’hui, 42 associations nationales européennes sur 55 disposent de leur propre stratégie en matière de football féminin, ce qui est essentiel pour mesurer et favoriser les progrès. Au niveau des clubs, le programme de solidarité de la Ligue des champions féminine mis en place pour toutes les équipes de première division voit progressivement son objectif de relever les standards sur tout le continent se concrétiser. En parallèle, notre programme commercial a connu un succès fulgurant. Nous avons vendu tous nos paquets de sponsoring avec l’arrivée de nouveaux partenaires et le renforcement des liens avec le jeu pour les partenaires existants.

Le changement de formule de la Ligue des champions féminine et la centralisation des droits de diffusion ont immédiatement permis d’atteindre un tout nouveau public. L’effet de cette compétition a été époustouflant ; cette saison, elle a attiré une foule considérable et a suscité une importante couverture médiatique. De même, pour cet EURO féminin, nous nous attendons à un public et à un nombre de téléspectateurs record. Plus jamais nous ne pourrons dire que le football féminin ne suscite aucun intérêt.

L’EURO féminin est un moment charnière pour nous – sûrement le plus important – et un tremplin qui nous permettra de faire un bond en avant pour hisser le football féminin vers de nouveaux sommets.

Nadine Kessler, responsable en chef Football féminin à l'UEFA

Quels bénéfices les filles et les femmes peuvent-elles tirer de cette évolution ?

La stratégie vise le football féminin, du football de base jusqu’au plus haut niveau. Nous étions déterminés à convertir les mots en actes. Notre priorité est d’encourager la participation, car c’est d’elle que dépend tout le reste. Le programme PlayMakers de l’UEFA, en partenariat avec Disney, a offert aux filles de 5 à 8 ans un accès novateur au sport et ce, dès le plus jeune âge. Ce programme a été déployé dans 45 pays et 82 % des participantes n’avaient jamais joué au football auparavant. En outre, la campagne « Ensemble #WePlayStrong » a créé une communauté dédiée aux adolescentes qui jouent au football, et ses publications sur les réseaux sociaux ont généré des centaines de millions d’impressions.

L’UEFA déploie-t-elle d’autres actions pour aider davantage de femmes à s’engager dans le football ?

Notre travail suit son cours, et bien que nous n’ayons pas encore atteint notre but, nous avons fait de grands progrès : nous avons rempli à 75 % notre objectif stratégique d’accroître la représentation des femmes dans les instances de l’UEFA. En outre, nous avons observé une augmentation de 53 % du nombre d’associations ayant des responsables du football féminin, ainsi qu’une hausse de 55 % de femmes diplômées de l’Académie UEFA, qui propose des cours académiques en lien avec le football. Sur le terrain, plus de 300 bourses ont été créées pour les entraîneures et les normes en matière d’arbitrage continuent d’évoluer, comme l’a prouvé Stéphanie Frappart, première femme à avoir dirigé un match de Ligue des champions masculine, et de nombreuses autres lui emboîteront le pas.

Que réserve l’avenir ?

L’évolution considérable du jeu continuera d’agir favorablement sur la perception du football féminin. Mais nous voulons aller plus loin : nous voulons continuer d’élever les standards dans nos compétitions, du niveau junior jusqu’à l’élite, d’accroître la visibilité à l’échelle mondiale et d’organiser des tournois de haut niveau, comme celui-ci. L’EURO féminin est un moment charnière pour nous – sûrement le plus important – et un tremplin qui nous permettra de faire un bond en avant pour hisser le football féminin vers de nouveaux sommets.

Cet article paraît dans UEFA Direct n° 198