Héros de l'EURO : 2000, Savo Milošević
mercredi 27 janvier 2016
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"Une équipe comme la nôtre aurait pu mieux faire", confie Savo Milošević, qui revient sur ses cinq buts pour la Yougoslavie à l'UEFA EURO 2000.
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Savo Milošević terminait co-meilleur buteur de l'UEFA EURO 2000 avec cinq réalisations même si son équipe de Yougoslavie ne réussissait pas forcément un tournoi étincelant et était dominée par les Pays-Bas, pays coorganisateur, en quarts de finale.
Depuis, il est hanté par le sentiment que la Yougoslavie aurait pu aller plus loin. "Une équipe comme la nôtre aurait pu mieux faire", a-t-il confié à UEFA.com. "Predrag Mijatović, Dragan Stojković, Vladimir Jugović, Siniša Mihajlović, Dejan Stanković, Slaviša Jokanović, Miroslav Djukić, Darko Kovačević, Dejan Govedarica, Ljubinko Drulović... c'était une équipe si brillante."
Un phénomène devant le but
Après avoir marqué au rythme de plus d'un but par match au Partizan, Milošević s'expatriait à 21 ans pour porter les couleurs d'Aston Villa, devenant le transfert record du club, et marquait lors du succès du club en finale de la League Cup 1995/96. L'attaquant rejoignait le Real Saragosse en 1998, où il empilait les buts, s'annonçant ainsi comme l'une des attractions de la phase finale.
"L'EURO 2000 avait beaucoup d'importance ; c'était vraiment quelque chose de spécial pour moi", se souvient-il. "Cet été-là, j'ai réalisé un grand bond en avant." Un bond qui n'allait pas resté sans conséquences : son transfert à Parme pour environ 25 M€ faisait de lui l'une des recrues les plus chères de l'été 2000, même s'il ne marquait pas en Italie autant qu'il l'avait fait en Espagne, qu'il retrouvait ensuite avec Saragosse, l'Espanyol, le Celta Vigo et Osasuna avant de prendre sa retraite en 2008 après une dernière pige en Russie avec le Rubin Kazan.
Le miracle slovène
Après avoir éliminé la Croatie en éliminatoires, la Yougoslavie affrontait une autre ancienne république yougoslave, la Slovénie, au premier match de la phase finale. Après une heure de jeu à Charleroi, les yougoslaves étaient menés 3-0, notamment après avoir perdu Siniša Mihajlović, expulsé. À ce moment-là, Milošević remplaçait Darko Kovačević et marquait deux buts, entrecoupés de celui de Ljubinko Drulović.
"C'était un miracle et un retour phénoménal", se rappelle-t-il. "Drulović était à l'origine de mes buts, je les ai juste marqués. En l'espace de six minutes, nous étions revenus à 3-3. Nous avions des chances de gagner."
Une fin de tournoi incroyable
Milošević frappait de nouveau au match suivant, une victoire 1-0 sur la Norvège, la Yougoslavie terminant une fois de plus à dix avec l'expulsion de Mateja Kežman en fin de rencontre. Au troisième match, Slaviša Jokanović était expulsé alors que la Yougoslavie menait 3-2 face à l'Espagne puis deux buts dans le temps additionnel infligeaient un revers 4-3 à l'équipe de Vujadin Boškov. "Ce match face à l'Espagne, nous ne pouvions pas nous permettre de le perdre, mais c'est arrivé", regrette Milošević. "Nous ne savions pas à ce moment-là si nous étions encore dans la compétition."
Mais la Yougoslavie se qualifiait grâce aux buts marqués même si elle aurait probablement préféré en rester là. Milošević signait son cinquième but de la phase finale en quart de finale mais son équipe était déjà menée 6-0 et sur le chemin de la sortie. "Ils nous ont punis sur chaque erreur que nous avons commise", se souvient Milošević.
Un effet positif
Milošević quittait le football international après la phase finale de la Coupe du Monde 2006 et était, pendant un moment, le joueur le plus capé de sa nation avec 102 rencontres. Désormais vice-président de l'Association de football de Serbie (FSS) et directeur de l'équipe nationale A, son expérience à l'EURO n'était pas parfaite : le record de 13 buts encaissés par la Yougoslavie reste le total le plus élevé en phase finale d'un EURO.
"Parfois, les souvenirs sont positifs et parfois on est déçu, mais honnêtement, le plus important reste de participer à de grands tournois comme l'EURO", explique-t-il. "C'est le rêve de chaque joueur? Des buts, des victoires et de la joie, c'est ce que tout le monde veut. Je regrette simplement que l'EURO 2000 ait été mon seul avec l'équipe nationale."