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L'attaque, secret du spectacle au Brésil

La Conférence FIFA/UEFA pour les sélectionneurs et directeurs techniques est revenue sur les tendances après le Mondial 2014.

Les participants à la Conférence FIFA/UEFA à Saint-Pétersbourg
Les participants à la Conférence FIFA/UEFA à Saint-Pétersbourg ©Getty Images for UEFA

La Conférence FIFA/UEFA pour les sélectionneurs et directeurs techniques à Saint-Pétersbourg n'est pas seulement un forum crucial pour que les techniciens discutent des tendances actuelles et futures dans le football.

Le rassemblement en Russie, coorganisé par les instances dirigeantes du football mondial et européen, a débuté mardi, et rassemble les sélectionneurs nationaux et les directeurs techniques des 54 associations nationales européennes pour une étude approfondie du tournoi au Brésil. Les deux jours de débats concernent les domaines techniques, l'arbitrage, les questions médicales, dans le but de soutenir le développement du football en Europe et à travers le monde.

L'Allemagne a décroché son quatrième titre mondial en juillet au Brésil, et la conférence a rendu hommage à l'équipe et à son sélectionneur Joachim Löw, qui a donné un aperçu fascinant des nombreux éléments réunis, pour lui sur le plan personnel en tant que sélectionneur et pour son équipe, pour remporter la compétition.

Les analyses techniques lors de la conférence ont souligné le jeu extrêmement positif pratiqué au Brésil, où l'accent était mis sur les buts. "Nous avons eu un football offensif de grande qualité, d'excellents joueurs, des équipes axées sur la victoire ; nous avons vu des sélectionneurs qui jouaient pour gagner le match… c'était merveilleux pour le football", s'est réjoui le responsable de la division technique de la FIFA Jean-Paul Brigger.

"Il y a eu 171 buts, une moyenne de 2,67 par match, égalant le nombre de buts lors de la Coupe du Monde en France en 1998", a-t-il ajouté. "Nous devons remercier les sélectionneurs pour leur philosophie permettant à leurs joueurs de livrer un jeu offensif."

Brigger a souligné un certain nombre de facteurs spécifiques ayant rendu le tournoi au Brésil si spectaculaire. Les équipes ont produit un jeu aux transitions rapides, à travers des courses individuelles, des combinaisons rapides ou des passes longues. Les contre-attaques étaient menées avec vitesse, rythme et puissance. La compétition s'est également démarquée de par sa pléiade de joueurs offensifs remarquables, comme Neymar, Lionel Messi, Thomas Müller, James Rodríguez et Alexis Sánchez. "Nous avons eu de merveilleux buteurs au Brésil", a déclaré Brigger.

D'autres aspects clés sur le terrain étaient la capacité des équipes à être créatives avec le ballon, en produisant un jeu de construction intelligent et incisif. L'importance des coups de pied arrêtés comme arme offensive est restée évidente, et le nouveau bagage des gardiens de but a été souligné.

"Réaliser des arrêts n'est pas suffisant", a expliqué Gérard Houllier, qui a dirigé le groupe d'étude technique de la FIFA au Brésil. "Les gardiens de but contribuent désormais au jeu de construction, ils sont les premiers passeurs. Les gardiens doivent désormais posséder deux bons pieds ainsi que deux bonnes mains. L'Allemand Manuel Neuer, par exemple, est comme un défenseur supplémentaire."

Gérard Houllier a rejoint ses collègues du groupe d'étude Mixu Paatelainen (Finlande) et Ginés Meléndez (Espagne) pour analyser les tendances du football et de l'entraînement modernes. "Les équipes (au Brésil) étaient prêtes à prendre des risques", a-t-il confié. "Elles étaient capables de perdre leur formation initiale sans perdre leur équilibre. Les grands joueurs d'aujourd'hui présentent une technique de haut niveau alliée à de la vitesse, une éthique d'équipe et un jeu de passes de qualité. Ils font preuve de sang-froid et de contrôle émotionnel, d'un haut niveau d'accélération et d'une capacité à maintenir un rythme élevé."

Joachim Löw, interrogé par le directeur technique de l'UEFA Ioan Lupescu, qui était également membre du groupe d'étude technique au Brésil, a confié que le succès de l'Allemagne n'était pas seulement le succès du sélectionneur, mais celui de toute l'équipe et du staff ; toutes les parties prenantes ont concordé pour connaître le succès. Selon lui, un sélectionneur doit être entouré d'une bonne équipe d'experts et spécialistes dans un éventail de domaines, pouvant apporter des conseils avisés, des opinions intelligentes et une loyauté rassurante.

"Un sélectionneur doit également choisir les bons joueurs, ceux qui peuvent traverser un tournoi sur le plan physique et mental", a indiqué Löw à l'assistance, "et pouvant surmonter les difficultés intervenant lors de n'importe quel tournoi. Je suis convaincu que le caractère d'un effectif doit être bon : des joueurs avec une tolérance à la frustration, de la discipline lorsqu'ils ne jouent pas et du respect envers leurs coéquipiers."

Löw considère que son équipe reposait sur une combinaison idéale de jeunesse et d'expérience. Il a expliqué que la réussite de l'Allemagne s'expliquait également par les importantes modifications structurelles apportées, tant sur le plan technique que sur le plan du coaching, après le passage à vide de l'équipe nationale au début du nouveau millénaire. Ces changements ont conduit à une transition entre un football qui met l'accent sur la force physique et un football qui produit des joueurs plus efficaces sur le plan technique. Les clubs allemands, associés à une bonne éducation d'entraîneur, ont joué un rôle clé dans les progrès accomplit ces dernières années.

Un forum des entraîneurs organisé lors de la conférence a également permis aux sélectionneurs nationaux Fabio Capello (Russie), Vicente del Bosque (Espagne), Didier Deschamps (France), Roy Hodgson (Angleterre) et Nico Kovač (Croatie) de donner leur avis personnel sur la Coupe du Monde au Brésil et de donner des aperçus instructifs de leur expérience à la tête d'une équipe nationale en phase finale d'un tournoi, ainsi que sur la manière de vivre cet événement en qualité de sélectionneur