Pikk ravi d'aider l'Estonie

Pour honorer sa première titularisation avec l'Estonie, le mois dernier face à l'Angleterre (0-1) en éliminatoires de l'UEFA EURO 2016, Artur Pikk a dû demander une permission à l'armée... car il effectue actuellement son service militaire.

L'anecdote n'est pas banale, mais le jeune latéral gauche du FC Levadia Tallinn (21 ans) souligne qu'il s'agit uniquement d'un début, comme il l'a expliqué à UEFA.com.

UEFA.com : Avez-vous réalisé que vous avez honoré votre première titularisation avec votre équipe nationale ?

Artur Pikk : J'y pense souvent, en fait. C'était un match énorme, le premier où j'étais titulaire en sélection, et face à un tel adversaire... Les émotions se sont bousculées, la tension était au sommet. Je ne m'attendais pas à débuter le match. Mais je ne peux pas dire que ça ait changé ma vie : c'était juste une première étape. Je suis sur le bon chemin, mais je dois continuer à travailler et progresser.

UEFA.com : Racontez-nous votre convocation et votre demande de permission...

Pikk : J'étais à la caserne et j'ai reçu une lettre me demandant de rejoindre la sélection. Je suis allé en parler avec mes supérieurs, qui en avaient déjà été informés. Ils m'ont autorisé à rejoindre l'équipe deux jours avant le match. J'ai participé à l'entraînement, et le jour du match, le sélectionneur m'a dit que je serai titulaire. À ma base, tout le monde a regardé le match : ils avaient reçu une autorisation spéciale. À mon retour, ils m'ont accueilli chaleureusement : ils m'ont fait plein de compliments sur mon match.

UEFA.com : Cette expérience a dû vous paraître un peu surréaliste, non ?

Pikk : Bien sûr, c'était totalement inattendu. Beaucoup de gens ont été surpris : comment un international estonien peut-il venir de l'armée ? Je me souviens du moment où je suis sorti du vestiaire dans mon uniforme de l'armée... Tous les regards se sont tournés vers moi, en se demandant qui je pouvais bien être ! Mais une fois qu'ils m'ont reconnu, ils m'ont posé beaucoup de questions.

UEFA.com : Les attentes étaient très élevées après la victoire de l'Estonie sur la Slovénie en septembre, mais depuis, vous avez perdu contre la Lituanie et l'Angleterre...

Pikk : Peu importe ce qui se dit à l'extérieur, la situation est différente au sein de l'équipe. On savait tous que cette victoire contre la Slovénie ne voulait rien dire. Pour nous, chaque match est une nouvelle mission. Et il reste beaucoup de matches à disputer. On doit absolument battre Saint-Marin : on ne peut pas se permettre de perdre des points, si on veut se battre pour la qualification. Mais nous avons nos chances. Notre équipe est un mélange d'expérience et de jeunesse. Mais pour obtenir de meilleurs résultats, on va devoir être plus agressifs et porter une grande attention à la technique individuelle et à notre condition physique.