L'Espagne donne une leçon d’humilité
jeudi 30 décembre 2010
Résumé de l'article
Beaucoup de choses ont suscité l’admiration dans le parcours de l’Espagne à la Coupe du Monde 2010. UEFA.com en fait l'inventaire au moment d'entrer en 2011.
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Beaucoup de choses ont suscité l’admiration dans le parcours de l’Espagne à la Coupe du Monde de la FIFA 2010 : la gestion empreinte de sagesse de Vicente del Bosque, la brillante orchestration du jeu de Xavi, les courses incisives d’Andrés Iniesta, l’habileté de David Villa devant le but et les exploits du gardien Iker Casillas.
Mais ce n’est pas seulement l’habileté des joueurs espagnols dans la pratique du football qui a impressionné. Leurs qualités humaines, en particulier l’humilité manifestée par nombre d’entre eux, leur ont valu le respect au-delà de leurs exploits techniques. Ce comportement positif était-il uniquement une heureuse coïncidence ou le résultat d’une culture ancrée dans football espagnol ?
Il est aisé de voir que cette glorieuse génération de footballeurs est modeste, sans prétentions et heureuse de promouvoir la mentalité du "nous". Comme Xavi l’a déclaré: "Nous sommes un groupe de gens très normaux, travaillant très dur et aimant le football". On peut en dire autant de leur entraîneur, Vicente Del Bosque, qui a remporté à la fois la Champions League et la Coupe du monde avec son style de direction respectueux, patient et sans prétentions. Ce qui n’est pas révélé au public, c’est le processus qui a alimenté nombre de ces joueurs doués qui ont gardé les pieds fermement sur terre.
Comme Fernando Hierro, directeur sportif de la Fédération espagnole de football (RFEF), et Ginés Meléndez, directeur de l’école d’entraîneurs, l’ont expliqué aux participants de la Conférence des entraîneurs d’équipes nationales à Madrid, l’objectif en Espagne est d’apprendre à des jeunes gens talentueux à jouer, à rivaliser et à développer un équilibre psychologique.
Ginés a précisé : "Les joueurs ont besoin d’être vraiment bien équilibrés. Un joueur dont le comportement varie à l’excès entre euphorie et dramatisation sur la base du résultat signera de faibles performances dans les compétitions.» Du football de base aux équipes juniors d’élite, la RFEF met l’accent sur l’enseignement de valeurs telles que l’engagement, la camaraderie, le naturel et la modestie. Elle cherche à produire des joueurs d’élite et de bons caractères".
Pour l’équipe technique de la RFEF, il n’y a pas place pour l’arrogance, la vanité ou un sentiment de supériorité. Vicente del Bosque, au plus haut niveau, lutte contre l’autosatisfaction et la fierté mal placée.
Bien sûr, les joueurs ont besoin d’un ego, de vouloir être les meilleurs possible mais cela ne doit pas être confondu avec le côté négatif de l’égotisme. Quand des joueurs ou des entraîneurs connaissent le succès, il n’est pas nécessaire qu’ils s’autoglorifient. Comme le dit la maxime : "Si vous devez dire aux gens que vous existez, c’est que vous n’existez pas".
L’Espagne a remporté la Coupe du monde en faisant étalage de superbes qualités techniques. Elle a aussi remporté le trophée du fair-play, ce qui témoigne d’une philosophie mettant en valeur dans une égale mesure la technique rapide et les attitudes positives. Quand Xavi a parlé du capitaine de son équipe nationale, Iker Casillas, il a dit : "C’est un type très humble, très normal".
La déclaration aurait pu s’appliquer à de nombreux joueurs de l’équipe, en particulier à ceux qui ont progressé dans les rangs des équipes juniors durant la dernière décennie et demie. Xavi, Iniesta, Casillas et compagnie ont tout gagné. Ils donnent néanmoins une précieuse leçon d’humilité à la prochaine génération.