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Bleues, c'est quand le bonheur ?

UEFA.com revient sur l’EURO des Bleues et sur les enseignements à tirer de la grosse déception issue de l’élimination en quarts contre le Danemark.

Camille Abily, émotive après l'élimination de la France
Camille Abily, émotive après l'élimination de la France ©AFP/Getty Images

UEFA.com revient sur le Championnat d'Europe féminin de l'UEFA de la France et sur les enseignements à tirer de la grosse déception issue de l’élimination en quarts de finale contre le Danemark.

Pour tirer le bilan de la phase finale suédoise, il convient de faire un petit bond en arrière, de quatre ans, à l'entame du précédent tournoi. Finlande, fin août 2009. Le fond de l’air est frais. On attend avec impatience la première conférence de presse d’avant-match de Bruno Bini, le sélectionneur de l'équipe de France. Le lendemain, les Bleues affrontent l’Islande pour la première journée.

Le coach arrive avec Sandrine Soubeyrand, sa fidèle capitaine. Dans la salle de conférence, aucun journaliste français mis à part la correspondante francophone d'UEFA.com. Cette conférence "exclusive" sera expédiée en un rien de temps. L’idée générale qui se dégage : si elles font des résultats, les médias afflueront.

Avance rapide vers 2013, juillet en Suède sous un soleil radieux. L’EURO 2009, la qualification pour les quarts à la différence de buts, la claque 5-1 prise face à l’Allemagne, l’élimination contre les Pays-Bas aux tirs au but… Tout ça n’est plus qu'un lointain souvenir. En salle de conférence, cette fois, c'est l'effervescence. Caméras et dictaphones tournent, les appareils photos crépitent. Bruno Bini annonce directement : "On veut et on va gagner l’EURO". Et pourtant, l’histoire se répétera. Les Bleues boucleront leurs valises après trois brillantes victoires certes, mais après être passées à côté de leur quart face au Danemark. Une nouvelle élimination douloureuse aux tirs au but.

Pourtant, la France arrivait avec un statut de favorite en Suède. L’Olympique Lyonnais, qui fournit près d’un tiers de la sélection française, a disputé la finale de l’UEFA Women’s Champions League à quatre reprises pour deux triomphes. Et cette année, nous avons même assisté à la toute première demi-finale 100 % française dans la grande compétition continentale entre l’OL et le Juvisy FCF. Et puis les Bleues pensaient avoir franchi un palier en se qualifiant pour le dernier carré de compétitions internationales coup sur coup : la Coupe du Monde de la FIFA 2011 et les Jeux Olympiques de Londres 2012. Mais ce fut la stagnation, voire la régression.

Par ailleurs, la Fédération française de football (FFF) avait donné à l’équipe féminine les moyens de réussir. "C’est la première fois qu’on a autant d’observateurs", notait le sélectionneur Bini. "On a deux observateurs qui restent avec nous, c’est traditionnel. Et on a deux observateurs par groupe. C’est confortable quand même. C’est la professionnalisation."

Cette professionnalisation se traduit également par une attitude impeccable sur le terrain, à l’entraînement comme en match, et des filles au top niveau. "Plus les joueuses pourront s’entraîner souvent dans des groupes d’entraînement de qualité, plus on en profitera en équipe de France", disait Bini. "Les clubs aident l’équipe de France comme l’équipe de France aide les clubs."

La professionnalisation est donc l’avenir de l’équipe de France qui, selon le président de la FFF Noël Le Graët, qui a parlé à UEFA.com le soir de l’élimination, "fait beaucoup pour le foot français. Si on a davantage de licenciées, c’est grâce à elles. C’est elles qui ont donné le goût aux Français de les regarder et de découvrir ce football qui est très agréable."

Cependant, ce nombre de licenciées continue à faire bien pâle figure à côté de celui des nations qualifiées pour le dernier carré de l’EURO : seulement 55 000 pour un pays comptant 65 millions d’habitants, c’est peu. Son bourreau en a 71 000 (pour 5,5 millions d’habitants), la Norvège 108 000 (2 EURO, 1 Coupe du Monde, 1 médaille d’or olympique, 5 millions d’habitants) et la Suède 300 000 (1 EURO, 9,5 M d'habitants). Quant à l’Allemagne, l’engouement pour le foot féminin y est tout simplement phénoménal avec plus d’un million de licenciées pour les septuples championnes d’Europe. On se demande alors si, en plus de professionnaliser l’élite du foot, la France ne devrait pas augmenter son réservoir de talents à la base.

Mais il faut savoir aussi pouvoir créer le cycle vertueux de la victoire. L’Allemagne par exemple ne connaît pratiquement rien d’autre que la victoire. Et pour l’instant, la France n’a pas encore réussi à sauter le pas. Après les larmes, les petites victoires et les grosses déceptions, les prestations héroïques aperçues en éliminatoires et en phase de groupes font penser que le déclic n’est vraiment pas loin de se produire. Et c’est tout ce qu’on souhaite à cette talentueuse génération de joueuses.

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