Boquete : Le moment est venu
mardi 18 juin 2013
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Selon Verónica Boquete, l'Espagne fera figure d'outsider lors du Championnat d'Europe 2013 mais pourra s'appuyer sur son expérience.
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Quand Verónica Boquete affirme avoir "de grosses responsabilités" en sélection espagnole, on ne saurait la contredire.
L'attaquante, auteure de 11 buts lors des éliminatoires, a largement contribué à la qualification de son pays pour sa première phase finale en 16 ans à l'occasion du Championnat d'Europe Féminine de l'UEFA 2013. Buteuse en toute fin de rencontre lors du barrage face à l'Écosse, la joueuse a propulsé les siennes à l'EURO en octobre. Quinze jours plus tard, elle décrochait le titre de champion de Suède avec son club du Tyresö FF et c'est donc dans son pays d'adoption que Boquete devra se mesure à l'Angleterre, la France et la Russie à partir du 12 juillet. L'internationale espagnole se confie à UEFA.com.
UEFA.com : Quels sont vos objectifs ?
Verónica Boquete : Nous abordons la compétition avec l’étiquette d’équipe la plus faible. L’Espagne n’a disputé que deux fois la phase finale en 16 ans. Nous n’avons jamais disputé la Coupe du Monde ni les Jeux Olympiques. Nous n’avons donc aucune pression. Pourtant, nous sommes convaincues que le moment est venu pour l’Espagne de franchir un palier.
UEFA.com : Que retenez-vous de votre expérience en Suède ? Cela peut-il être un avantage ?
Boquete : J'ai beaucoup progressé en tant que joueuse ces deux dernières saisons en Suède. C'est bien sur le plan individuel et ça veut dire que je peux partager avec l'équipe tout ce que j'ai appris. Je sens que j'ai de grosses responsabilités et je sais que mes coéquipières ont confiance en moi. Quand les choses vont mal, elles savent que je vais tenter d'aider l'équipe. Cela m'a permis de grandir et de progresser encore plus. Je pense être devenue une joueuse plus complète et j'essaye de le démontrer et d'aider l'équipe dès que j'en ai l'occasion.
UEFA.com : Qu'avez-vous dit à vos coéquipières en sélection à propos du jeu suédois ?
Boquete : Je leur ai avant tout parlé des méthodes d'entraînement. Je leur dis toujours que la clé, c'est de s'entraîner toujours plus. On n'est pas habituées à s'entraîner autant en Espagne, ce n'est pas possible car les filles doivent travailler ou étudier donc c'est bien plus compliqué. Je leur dis que là-bas elles ont les qualités mais que c'est le cas en Espagne aussi, c'est simplement qu'elles s'entraînent plus. Ce sont des joueuses professionnelles. Cela permet d'avoir un niveau très élevé.
UEFA.com : Qu'est-ce que cela représente pour vous de jouer la phase finale en Suède ?
Boquete : C'est quelque chose de spécial. Je joue dans le championnat national avec Tyresö et beaucoup de gens me connaissent donc je voulais vraiment participer. Mais au-delà du fait de jouer en Suède, ce que je voulais c'était enfin participer à un tournoi majeur. Je viens tout juste d'avoir 26 ans et je joue dans l'un des meilleurs clubs d'Europe, j'ai évolué dans les meilleurs championnats mais je n'ai jamais participé à un EURO, une Coupe du Monde ou des Jeux Olympiques.
UEFA.com : Que pensez-vous l'Angleterre, la France et la Russie, vos adversaires en phase de groupes ?
Boquete : L'Angleterre est un adversaire particulier car nous l'avons souvent affrontée ces trois dernières années et qu'elle nous a toujours empêchées de participer à des tournois majeurs. Nous avions très bien joué mais nous avons obtenu deux nuls insuffisants pour aller à l'EURO. Elles nous ont également barré la route vers la Coupe du Monde (une victoire et un nul).
Quelque part, on aura donc envie de se refaire. Nous les respectons mais ne nous sentons pas inférieures. Nous savons que ça sera compliqué, comme toujours, mais nous avons montré que nous pouvons leur tenir tête. Avant, on se contentait d'attaquer et de jouer ; aujourd'hui, on sait comment les affronter, comment jouer pour les contenir.
La France est la grande favorite du groupe. Je pense qu'elle a les meilleures chances en raison du football qu'elle propose. Les affronter en poule sera très compliqué mais on ne pense pas en termes de victoire, de défaite ou de match nul. On pense au fait de posséder le ballon et de jouer à un bon niveau.
La Russie a toujours été un adversaire coriace. C'est une équipe qui pratique un jeu agressif, qui ne te laisse pas jouer et toutes les joueuses sont professionnelles.