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Koziello : "J'aime regarder Iniesta"

Vincent Koziello, milieu de terrain de 20 ans, doué en maths et en passes millimétrées, pourrait faire partie des révélations de l'Europa League avec Nice. Il s'identifie déjà à ce qui se fait de mieux à son poste.

Koziello : "J'aime regarder Iniesta"
Koziello : "J'aime regarder Iniesta" ©AFP/Getty Images

Repéré pour ses airs de collégien surdoué ces deux dernières années, Vincent Koziello est en train de grandir et comme il fait tout très vite, le natif de Grasse, 20 ans, est à surveiller attentivement parmi les révélations potentielles de l'UEFA Europa League, qu'il dispute pour la première fois avec l'OGC Nice.

UEFA.com : Est-ce que tu peux nous raconter comment tu as commencé à jouer au foot et comment est venue la passion ?
Vincent Koziello : Je pense que c'est avec la Coupe du Monde 1998, que m'est venue la passion. J'étais encore jeune, mais il y a des flashes dans ma mémoire. Il y a une cassette que je regardais toujours. C'était le résumé des matches des Bleus. Et puis mes parents m'ont inscrit au foot dans mon village (La Roquette-sur-Siagne) et cela m'a tout de suite plu. J'ai continué comme ça ma passion.

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Tu as été repéré tôt par l'AS Cannes, comment ça s'est passé entre ton club de village (Le SO La Roquette) et Cannes ?
J'ai fait une bonne partie de ma jeunesse à La Roquette, et après j'ai rejoint l'AS Cannes. Ça s'est fait naturellement. Je voulais passer un palier, jouer au niveau du département, puis de la région. J'ai pu le faire à Cannes, c'est pour cela que j'y suis allé.

J'avais un avenir ensuite plus ouvert à Nice qu'à Cannes. Il y avait la Ligue 1, la CFA, Cannes ne faisait pas confiance aux jeunes comme Nice le faisait et le style de jeu me plaisait beaucoup plus à Nice. Il y a plein d'éléments qui ont fait que le choix a été très simple à faire de jouer à Nice.

Tu avais déjà décidé, à cette époque, que tu voulais être professionnel ?
Ça a toujours été clair dans ma tête. Mais c'était plus un rêve qu'un objectif. Et puis en arrivant chez les moins de 17 ans et les moins de 19 ans, on n'y pense un peu plus. Et intégrer un club pro se fait vraiment dans ce but également. Je ne suis pas venu ici pour prendre des vacances. C'était vraiment pour devenir professionnel. C'était pour progresser et atteindre mon maximum.

Est-ce que dans le choix de Nice, il y avait pour toi cette envie de rester dans la région ?
Oui, aussi. Je suis du coin. Ma famille est ici. Forcément, cela compte dans la balance. Mais si ce club avait été loin de ma famille, j'aurais tout de même décidé de venir pour les raisons que j'ai citées tout à l'heure. C'était le bon choix pour moi.

Est-ce que tu te rappelles de tes débuts, le premier match, la première présence sur le banc, la première entrée en jeu ?
C'est allé très vite pour moi, je viens du monde amateur, je commence chez les moins de 19 ans, et je fais mon premier entraînement à l'Allianz (Riviera, le Stade de Nice). Ça s'enchaîne très rapidement. Dans la saison qui a suivi, j'ai commencé à faire des matches et puis, la saison d'après encore, j'ai été titulaire toute la saison. On a réussi à faire une superbe saison. Donc pour moi, ça s'est très bien goupillé. Le club grandit, je grandis avec lui.

Est-ce que tu peux décrire quel genre de joueur tu es ?
Je suis un joueur qui aime avoir le ballon. Un joueur qui aime avoir la possession. Je me donnerai toujours à fond sur le terrain. Je ne suis pas un gabarit très impressionnant, pas du tout même. Je fais avec mes armes. Je me donne à fond pour récupérer le ballon, pour défendre et pour utiliser le ballon au maximum. En essayant d'éviter les duels.

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Est-ce que tu as des modèles en particulier ?
Oui, moi j'aime beaucoup regarder Andrés Iniesta. C'est mon idole. Il joue un peu au même poste que moi. C'est toujours incroyable ce qu'il réussit à faire.

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Cette volée de l'autre jour (lors de la victoire 7-0 du Barça en Champions League), c'est pour moi la définition du football.

Comment est-ce que tu vois ton ascension météorique ?
C'est assez naturel, même si cela fait quand même beaucoup en peu de temps. C'est dans la continuité de la progression du joueur. Je suis très content de faire partie de ce groupe de joueurs en UEFA Europa League, même si c'est compliqué pour l'équipe et pour moi aussi. Mais je pense que c'est comme ça qu'on apprend. J'espère que les prochaines sorties seront bien meilleures.

©AFP/Getty Images

Est-ce que tu as des objectifs fixés à long terme déjà ? L'équipe de France ? L'étranger ?
Non, pas du tout. Je prends les choses comme elles viennent, j'essaie de progresser au maximum, sans me prendre la tête. Je verrai bien où je serai dans le futur. Je me donne à fond aux entraînements pour progresser et pour ne pas de regrets par la suite.

Quelle analyse fais-tu de la première journée (défaite 1-0 contre Schalke à domicile) ?
On a joué contre une superbe équipe. Elle était supérieure à nous dans tous les compartiments du jeu. On n'a pas pu mettre en place notre jeu. Peut-être un peu de pression par rapport à cette UEFA Europa League. C'est dommage. Je pense que cela fait partie de l'apprentissage pour le joueur que je suis. Je suis persuadé qu'en travaillant et en analysant les erreurs que nous avons faites sur ce match, on pourra faire mieux sur le prochain.

Le prochain, c'est Krasnodar, est-ce qu'il y a d'autres choses que tu as déjà retenues en vue de ce match ?
Ils (Schalke) ont mis un gros impact physique notamment au milieu, ils nous ont aspirés et ils ne nous ont pas laissés jouer. Il faut aller plus vite dans nos enchaînements. On doit mieux attaquer, tout faire mieux. Nous n'avons pas trop mal défendu, nous n'avons pas concédé énormément d'occasions nettes. Mais le résultat est très logique. On doit essayer de tout mieux faire, et plus vite.

Comment est-ce que tu vois cette saison, sachant que pas mal de choses ont changé ?
Oui, pas mal de choses ont changé, il nous faut un temps d'adaptation. Nous enchaînons les matches où on change de système de jeu. C'est toujours intéressant de travailler cela. Cela nous permet d'avoir plusieurs possibilités dans notre jeu tactique. C'est toujours très intéressant.

Toi, ton poste a évolué...
Il est différent. J'étais habitué à avoir beaucoup plus de joueurs devant moi. Cette saison il y en a un petit peu moins. Il me revient d'essayer de me retourner. Forcément, cela me demande de l'adaptation. Je pense que dans quelques temps, ça ira mieux. Je vais devoir jouer plus en première intention, vers l'avant. L'an passé, j'avais un joueur qui faisait des différences tout seul (Hatem Ben Arfa, parti à Paris), nous ne l'avons plus, on doit s'organiser autrement. C'est très stimulant, parce que c'est aussi à nous d'élever notre niveau de jeu.

©AFP/Getty Images

Est-ce que tu as l'intention de te servir de l'expérience de Dante ?
Forcément, c'est un très grand joueur. Il a gagné plein de titres. C'est toujours intéressant d'avoir un joueur comme ça dans notre effectif. Il nous apporte du calme, de la sérénité, de l'expérience. Sur le plan tactique et technique, il nous donne aussi des conseils. C'est toujours bien d'avoir un cadre comme cela dans son équipe.

Est-ce que tu es du genre à aller voir les joueurs les plus expérimentés pour gratter quelque chose ?
Non, c'est quelque chose qui se fait naturellement. S'il voit quelque chose qui ne lui plaît pas trop, il va me le dire. "Tu aurais dû faire plus comme ci ou comme ça". Il va me donner des conseils. Pour le bien du joueur, pour sa progression. Alors forcement, je vais écouter.

Avant chaque match, il y a l'aigle Mefi, qui plane sur le stade, c'est quelque chose auquel tu tiens ?
Oui, ça fait partie du spectacle niçois à chaque match. Cet aigle qui survole le stade, c'est plaisant, c'est beau. Forcément, ça fait plaisir aux gens. Moi j'ai un petit regret, c'est que nous entrons sur le terrain après. On ne le voit pas tout le temps. Mais on sait qu'il est là et que les gens viennent un peu avant le match pour cela. Je pense que ça fait partie de la fête. C'est très bien qu'il y ait cet aigle.

Peux-tu nous parler de l'ambiance du stade ?
La population niçoise est à fond derrière nous. Elle nous encourage pleinement. Cela nous a fait gagner beaucoup de matches pendant ce début de saison et pendant la saison dernière. Pour la première journée (de l'Europa League), ils ont été là, ils nous ont poussés. C'est toujours important d'avoir un public derrière nous.

Tu as été attiré par l'idée que le club fasse confiance aux jeunes…
Nous ne sommes pas le Paris-Saint-Germain qui peut se permettre d'acheter des joueurs, nous sommes modestes, nous sommes obligés de produire énormément de joueurs. Depuis 2012/13, 24 sont sortis du centre de formation. Des moins de 17 ans et moins de 19 ans jusqu'à la CFA, on travaille de la même manière. On essaie de faire évoluer le joueur, sans forcément regarder son âge, sa taille ou son poids, des critères auxquels, ici, on ne fait pas tellement attention.

Toi qui es fan d'Iniesta, ça fait un peu la Masia...
Je ne sais pas, ça montre bien qu'on évolue de la même manière, en repartant de derrière, avec des passes courtes. Moi en particulier, j'ai eu de super formateurs en arrivant au club. Forcément, cela fait progresser le joueur.

Si on te dit que tu es intellectuel du foot, tu n'en peux plus d'entendre ça ? C'est un compliment, comment tu vis cela ?
Il vaut mieux être un intellectuel qu'être un cancre. Ce que je préfère, c'est que l'on parle de mes performances, c'est plus sur cela que j'essaie d'être un intello du football, par mes performances.