Gervais Martel : " Ronaldo à Bollaert, c'est la cerise !"
jeudi 23 juin 2016
Résumé de l'article
Gervais Martel n'a pas manqué une miette de la phase de groupes. Le président du RC Lens en a profité pour aller saluer un paquet de monde. Et il se réjouit de voir Cristiano Ronaldo sur la pelouse de son stade Bollaert. Entretien.
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EURO2016.fr : Quels moments vous ont marqué lors des trois rencontres auxquelles vous avez assisté au stade Bollaert-Delelis de Lens ?
Gervais Martel : J’ai deux souvenirs en tête. D’un point de vue purement footballistique, j’ai vraiment été impressionné par les Gallois. Ils ont d’ailleurs confirmé par la suite. Les Anglais l’ont emporté sur le fil. Mais avec un peu plus de réussite, les Gallois auraient très bien pu gagner ce match. L'autre se situe plus sur un plan personnel...
EURO2016.fr : Pouvez-vous nous en dire plus ?
Gervais Martel : Je suis content d’avoir revu des gens comme Gelson Fernandes (l’international suisse qui évolue au Stade Rennais). Il y a quelques années, il a failli signer au RC Lens. Et j’ai conservé d’étroites relations avec lui. Je suis allé le saluer dans le vestiaire. L’occasion aussi de croiser d’anciens joueurs lillois (Stephan Lichtsteiner, défenseur central de la Nati, et Edvin Murati, délégué auprès de la sélection albanaise). Et puis au dernier match, je suis allé saluer Jaroslav Plašil (le milieu de terrain de la République tchèque) avec qui j’avais des contacts très avancés, l’année où malheureusement nous sommes descendus en Ligue 2 (saison 2007/08). Je l’ai félicité de son match même s’il m’a dit que ça sentait un peu la fin pour lui. Moi, j’ai pourtant trouvé que c’était un des meilleurs ce soir-là…
EURO2016.fr : Ces grands rendez-vous internationaux comme l’EURO sont des moments privilégiés pour le dirigeant que vous êtes depuis presque 30 ans, n'est-ce pas ?
Gervais Martel : Oui, ce sont des moments importants ! Ça me permet de retrouver des gens que j’ai connus à l’UEFA dans le temps, quand j’étais président de l’UCPF ou vice-président de la Fédération. J’ai aussi croisé Vladimír Šmicer (ancien international tchèque qui a joué à Lens), qui a eu des responsabilités à la Fédération tchèque avant la Coupe du Monde 2014. Et puis bien sûr j'ai discuté avec Gérard Houiller ou encore Arsène Wenger. Ce qui m’a d’ailleurs permis de finaliser le match amical que nous allons disputer contre Arsenal le 22 juillet prochain.
EURO2016.fr : Cet UEFA EURO 2016 est tout de même une formidable chance pour la ville de Lens.
Gervais Martel : Oui car au fur et à mesure, les gens ont pris conscience que c’était un événement important. Il y a quelques années, j’étais à la désignation. Et ça s’était joué à un fil avec la Turquie. Dans les années 2005-2008, je me suis aussi beaucoup battu pour que Lens soit retenu. Ce n’était pas le cas au départ. Il y a deux stades à Paris. Saint-Étienne et Lyon sont très proches. Donc il n’y avait aucune raison que Lens n’y soit pas sous prétexte qu’il y avait Lille. En plus, nous sommes dans une logique de continuité, puisque nous avons accueilli l’EURO 84 et la Coupe du Monde 98 !
EURO2016.fr : Quel impact aura cet EURO sur l’avenir de l'ex-Bassin minier ?
Gervais Martel : Des événements comme l’EURO ou la Coupe du Monde sont extrêmement importants pour un territoire. C’est ce qui permet d’améliorer les infrastructures, notamment des stades. Et quand on est retenu pour des compétitions aussi importantes, cela signifie que l’on travaille aussi pour les 20 ans à venir.
EURO2016.fr : Quel sentiment prédomine chez le « Ch’ti » que vous êtes ?
Gervais Martel : De la fierté ! Et ce n’est pas fini, puisqu’on s’apprête à recevoir un huitième de finale, avec la Croatie qui s’affirme comme un prétendant au carré final, voire plus, et le Portugal dont on attend toujours monts et merveilles, avec comme cerise sur le gâteau Cristiano Ronaldo sur la pelouse de Bollaert.
EURO2016.fr : Initialement, on s’attendait plus à voir l’Espagne à Bollaert…
Gervais Martel : C’est vrai, on pleurait tous de ne pas avoir l’Espagne. Et finalement, la Croatie, c’est pas mal non plus. J’espère juste que Luka Modrić, un joueur que j’aime particulièrement, sera rétabli. Et puis avoir Ronaldo en face… Les Portugais sont capables de tout, surtout avec lui !
EURO2016.fr : Quel bilan dressez-vous après la phrase de groupes ?
Gervais Martel : C’est l’EURO des surprises avec l’Islande, la Hongrie et les deux Irlande. Mais méfions-nous des équipes qui n’ont pas trop bien réussi leur première partie de compétition comme la Belgique… Je suis très prudent avec les équipes qui débutent bien. Enfin, l’Espagne et l’Allemagne, même si c’est poussif, seront là aussi… Vous savez, c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens.
EURO2016.fr : Que vous inspire l’équipe de France ?
Gervais Martel : Les joueurs sont dans l’esprit. L’entraîneur est cohérent. Et elle dispose d’un tableau qui peut être intéressant. Cette équipe a le potentiel de marquer à n’importe quel moment, et avec des joueurs interchangeables. Mais attention quand même… Et puis l’absence de Raphaël Varane est tout de même préjudiciable !