Faut-il vraiment dominer pour gagner ?
vendredi 17 juin 2016
Résumé de l'article
Plusieurs équipes ont gagné ou obtenu le match nul sans avoir eu la maîtrise du ballon dans cet EURO : faut-il faire le jeu ou privilégier le contre ?
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Annoncée comme l'un des favoris du tournoi, l'Allemagne reste sur sa lancée de la Coupe du Monde de la FIFA 2010 en termes de jeu en mettant l'accent sur la possession, un bloc haut et une récupération rapide en cas de perte de balle.
Cette tactique s'appuie sur l'idée que l'adversaire ne peut marquer s'il est privé de ballon. Mais hier, les champions du monde en titre ont bien failli se faire surprendre à plusieurs reprises par une équipe polonaise ayant opté pour une stratégie bien différente et peuvent s'estimer heureux de repartir avec un nul 0-0.
Comme l'a précisé le sélectionneur de la Pologne Adam Nawałka : "Nous avons contrôlé la rencontre. Ils ont eu le ballon parce qu'on leur a laissé l'initiative."
Une tactique à première vue étonnante, mais justifiée par les chiffres : malgré une possession largement en faveur de la Mannschaft (63 % contre 37 %), un nombre d'attaques dangereuses (78-21) et de tirs (15-7) bien plus élevés, ce sont bien les Polonais qui se sont créé les meilleures occasions.
Le style de jeu des partenaires de Robert Lewandowski semble parfaitement adapté aux équipes opportunistes et travailleuses, capables ainsi de faire tomber des adversaires bien plus doués techniquement, comme l'a démontré l'Atlético de Madrid en UEFA Champions League cette saison.
Jusque-là, 15 des 18 matches disputés à l'UEFA EURO 2016 ont été largement dominés par une équipe. En revanche, seules huit de ces formations se sont imposées. Quatre ont obtenu le nul tandis que l'Italie (2-0 contre la Belgique), la Slovaquie (2-1 contre la Russie) et l'Irlande du Nord (2-0 contre l'Ukraine) ont gagné sans avoir eu la maîtrise du ballon.
Toutefois, les équipes ayant eu la possession ont totalisé 1,87 point par match en moyenne contre 0,87 point pour les autres. Quand il s'agit de gagner, les tirs cadrés restent la clé puisqu'un seul match (Croatie 1-0 Turquie) a tourné en faveur de la nation comptant moins de frappes cadrées.
Une autre question se pose : sachant qu'évoluer en contre demande un niveau de concentration extrêmement élevé durant 90 minutes au moins, combien de temps les équipes défensives réussiront-elles à cumuler les matches en se basant sur ce modèle ?