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Fabinho : "Nous avons ce qu’il faut pour retourner la situation"

Accroché en ouverture par Leipzig, battu à domicile par Porto, Monaco a besoin de véritablement lancer sa saison en UEFA Champions League. UEFA.com a rencontré l'un des cadres de l'équipe, Fabinho, qui se montre confiant.

Notre long entretien avec Fabinho
Notre long entretien avec Fabinho ©AFP/Getty Images

Après un formidable parcours la saison dernière qui a vu l'AS Monaco atteindre les demi-finales de l'épreuve, la campagne 2017/18 de l'UEFA Champions League débute de manière plus délicate pour le club de la Principauté. À quelques heures d'un match déjà décisif pour l'avenir du champion de France dans l'épreuve, UEFA.com a rencontré l'un des cadres de l'équipe, Fabinho. L'occasion d'évoquer son parcours, la saison dernière et ses ambitions, toujours intactes, pour cette saison.

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La saison dernière a été fantastique pour Monaco en UEFA Champions League. Quel est votre meilleur souvenir de cette campagne ?
Fabinho :
Ce fut une grande saison pour nous. Nous sommes partis des barrages en éliminant Fenerbahçe, nous sommes sortis d’un groupe difficile, sortant des équipes comme Tottenham. Après, nous avons senti que nous étions plus forts au fil de la saison et que nous pourrions aller loin en Champions League. Mon meilleur souvenir reste le match contre Manchester City en huitièmes de finale avec des buts fantastiques pour ceux qui les ont vus. Nous avons grandi davantage après ce match. On a joué contre (Borussia) Dortmund et il y a eu cet incident (NB : le bus de l’équipe de Dortmund a été victime d’une explosion) mais nous sommes restés concentrés sur ce match en Allemagne, ce qui était important. Ce furent deux grands matches. Ensuite, c’est toujours difficile face à la Juventus. Lors de nos autres participations en Champions League, nous avions aussi été éliminés par cette équipe. La saison dernière, nous n’avons peut-être pas bien préparé notre match, parce que nous étions aussi engagés sur d’autres compétitions que nous voulions remporter (La Ligue 1), mais ils étaient meilleurs, ils ont mérité leur qualification.

Cela représente quoi d’atteindre une demi-finale ?
Pour une équipe comme la nôtre, cela veut dire beaucoup. De nombreux joueurs venaient juste d’intégrer l’équipe au cours de la saison. Je pense que la valeur individuelle de ces joueurs a énormément progressé. Plusieurs joueurs comme Bernardo (Silva), (Benjamin) Mendy, (Tiemoué) Bakayoko sont partis. Ils étaient les joueurs qui ont construit notre parcours en Champions League. C’était très important aussi pour le club puisque cela faisait longtemps que Monaco n’avait pas atteint les sommets que nous avons atteints. Nous supporters en avaient besoin. Je ne me souviens pas exactement depuis combien de temps le club n’avait pas atteint un tel stade dans la compétition, je crois que c’était en 2004 lorsque Monaco avait joué la finale face à Porto. Cette émotion avait manqué à nos supporters et nous avons pu la leur offrir de nouveau. Malheureusement, nous n’avons pas atteint la finale mais c’était une belle expérience, autant sur le plan collectif qu’individuel.

En parlant de progression individuelle, comment avez-vous évolué depuis que vous jouez en Champions League ?
En Champions League, tu rencontres toujours les meilleures équipes, alors les matches sont difficiles ; tu dois toujours être au maximum sur ces matches. Un grand joueur doit être performant lors de ces grands matches et j’espère l’être un jour. J’ai joué de gros matches dans cette compétition. Nous avons passé de nombreux matches éliminatoires la saison dernière, ça a été bon pour chaque joueur afin de gagner en expérience. Pour moi, c’était génial. J’ai pu participer à quelques matches et j’ai toujours essayé d’être décisif lors de ces rendez-vous. Peut-être avons-nous manqué un peu d’expérience en demi-finale la saison dernière. Mais c’est bien, nous avons gagné cette expérience et avec le temps nous pouvons apprendre de ces matches.

Fabinho célèbre son but face à Rennes
Fabinho célèbre son but face à Rennes©AFP/Getty Images

Parlons de vos débuts en Europe. Comment était-ce de venir en Europe à 18 ans et plus particulièrement en Espagne ?
Tout est arrivé si vite. Je n’avais pas encore atteint l’équipe professionnelle au Brésil, j’étais en équipe réserve de Fluminense. Puis je suis arrivé en Europe, j’ai passé quelque temps au Portugal mais en moins d’un mois je me suis retrouvé en Espagne dans un club aussi gigantesque que le Real Madrid. Je jouais avec la Castilla du Real mais j’ai pu voir de l’intérieur ce qu’est ce grand club, quelles structures il a, j’étais hypnotisé par cela. Je n’avais jamais rien vu de tel. C’était magnifique. C’était incroyablement important pour moi de jouer à ce niveau à tout juste 18 ans. J’ai joué en deuxième division en Espagne donc j’ai appris énormément en jouant de nombreux matchs ce qui était important pour moi à ce moment-là. J’ai appris tant de choses. Il y avait d’autres jeunes joueurs avec moi qui étaient aussi entre développement et se démarquaient dans leurs équipes, c’était une grande période pour moi.

Vous avez un peu joué avec l’équipe première du Real. Mettez-vous cela au même niveau que de jouer la Champions League ?
Oui, on dit souvent que le Real Madrid a une histoire d’amour avec la Champions League. J’ai joué un match avec l’équipe première. Je n'ai fait que quelques minutes mais c’était incroyable, une expérience unique qui est restée et restera toujours en moi. Je me souviens qu’ils avaient atteint la demi-finale cette saison-là avant d’être éliminés par le Borussia Dortmund. J’étais au stade. Les supporters voient la Champions League de manière différente, il y a une ambiance différente. C’est, je pense, pour cela qu’ils sont autant victorieux.

Vous êtes désormais un joueur d’expérience, vous êtes à Monaco depuis 5 ans, Leonardo Jardim depuis quatre. Il est comment en tant qu’entraîneur ? Comment décririez-vous son style de jeu ?
C’est sa quatrième saison avec l’équipe, j’étais déjà là quand il est arrivé donc je travaille avec lui depuis un certain temps. On s’entend parfaitement. Sa première saison, cela lui a pris du temps pour comprendre comment l’équipe jouait. Alors il a fait en sorte d’incorporer les joueurs qu’il désirait pour construire l’équipe de la manière qu’il souhaitait. C'est là que nous avons commencé à avoir une belle dynamique collective.

2015, Fabinho était milieu de fortune

 

Au point qu’il y a trois ans, nous avions fait un bon parcours en Champions League, comme nous l’avons fait la saison dernière et nous avons aussi remporté le titre (de Ligue 1) pour la première fois depuis 17 ou 18 ans (Note : depuis 1999/00). C'est un entraîneur qui sait imprimer sa manière de jouer, qui sait comment gérer les jeunes joueurs. Il a été réellement important pour moi, m’a aidé à grandir et à gagner en expérience. Il est d’une grande aide, pas seulement pour moi, mais aussi pour bien d’autres joueurs ici. Il sait parfaitement comment travailler avec ses joueurs.

Il y a différents joueurs avec différents profils dans ce groupe, comme c’était le cas l’an passé. Comment Jardim arrive à sortir le meilleur de chaque joueur ?
Il fait en sorte que chaque joueur se sente bien. Il aime dire clairement ce que chaque joueur doit faire pour le collectif. Souvent, le joueur ne suivra pas son style mais il jouera comme l’entraîneur lui demande ou comment l’équipe a besoin qu’il le fasse. Et cela marche. Notre équipe a trouvé sa manière de jouer, donc souvent, lorsqu’un joueur est remplacé, l’équipe joue toujours de la même manière. Les nouveaux joueurs ont déjà appris cette dynamique. Ils savent ce que l’entraîneur attend et j’espère que cette saison, nous serons encore meilleurs.

À titre personnel, Jardim vous a replacé. Comment s’est passée l’adaptation à ce nouveau poste ?
Quand j’étais plus jeune, j’ai joué à cette position avant, une fois professionnel, de jouer en défense. À son arrivée, Jardmi m’a demandé si j’avais déjà joué au milieu car il voyait que j’avais certaines qualités pour jouer à cette position. Dès sa première saison, il m’a aligné au milieu lors de quelques matches et a continué à le faire lors de matches importants. La saison dernière, lors de la préparation d’avant-saison, il a demandé à me parler et m’a dit : "Fabinho, (Djibril) Sidibé arrive pour jouer lateral droit, je veux que tu sois au milieu." J’ai dit "okay", même si j’étais un peu ennuyé par cela, n’étant pas sûr de le vouloir vraiment, mais je me suis dit : "Bon, on a un match important dans quelques semaines, faisons-le, on verra ce qu’il se passe." Je suis content d’avoir fait ce changement, je pense que je suis meilleur et je peux aider l’équipe à cette position. C’était ma première saison complète à ce poste et je pense l’avoir bien tenu. J’espère continuer à apprendre de ce poste et prendre de l’importance dans l’équipe.

Fabinho, milieu de fortune

Vous êtes important au sein de cette équipe. On a l’impression que vous êtes apprécié au sein du groupe. Quelles sont vos qualités, celles qui sont importantes pour le groupe ?
Je ne pourrais pas parler pour le reste du groupe, je m’entends bien avec tout le monde. C’est ma cinquième saison au club, je suis donc une sorte de leader, je parle davantage. Le club a besoin de cadres après les départs de joueurs importants qui jouaient ce rôle, des joueurs comme (Nabil) Dirar ou (Valère) Germain, qui étaient là depuis plus longtemps. Donc je sais que je dois prendre cette place non seulement sur mais aussi en dehors du terrain, pour aider notamment les joueurs qui sont arrivés cette saison. Donc j’essaie de faire cela et je crois que j’arrive à aider l’équipe d’une certaine façon. Je veux développer ce côté meneur de l’équipe qui est important.

En parlant des nouveaux, à quoi ressemble Monaco cette saison ? Quelles sont les meilleures qualités de ces joueurs ?
Ce sont d’excellents joueurs. (Leur arrivée) est importante pour l’équipe. Peut-être n’ont-ils pas encore réussi à s’adapter à notre façon de jouer, la dynamique collective nous fait encore défaut, mais c'est normal car ils viennent tout juste d’arriver. La façon dont l’équipe joue est la même, la tactique est la même, donc peut-être est-ce pour cela que nous sommes performants en Ligue 1. Nous sommes co-leaders (Note : Monaco est à trois points du PSG). En Champions League, nous avons besoin d’être à 100% car les matches sont plus difficiles. Le groupe a besoin d’être opérationnel collectivement et individuellement, nous devons avoir une bonne dynamique d’équipe. Je pense que c’est ce qu’il nous a manqué lors des deux premiers matches mais, comme je l’ai dit, nous avons une très bonne équipe et nous avons ce qu’il faut pour retourner la situation, trouver cette dynamique collective et commencer à acquérir des résultats positifs, non seulement en Champions League mais aussi en championnat.

Vous parlez d’adaptation : c’était comment d’arriver à Monaco dans une équipe où il y avait plusieurs joueurs qui parlaient portugais comme (Ricardo) Carvalho, Bernardo Silva…
Maintenant nous avons en plus, car il y a Jemerson, (João) Moutinho, (Gabriel) Boschilia et l’entraîneur. Est-ce que cela aide ? Sans aucun doute. Lorsque je suis arrivé, il y avait Ricardo et Moutinho qui m’ont réellement aidé à m’adapter. Ils sont arrivés en même temps que moi alors nous étions tout le temps ensemble. Ils connaissaient d’autres langues alors que moi, non. Cela a compté pour moi durant ma période d’adaptation. J’ai eu la chance d’apprendre rapidement le français, ce qui était également important. Ensuite, il y a eu d’autres joueurs qui sont arrivés, comme Jemerson ou Jorge et nous avons pu les aider avec la langue ou pour d’autres choses qu’ils ne comprenaient pas. Nous avons un entraîneur qui parle aussi portugais alors c’est plus facile pour lui de nous expliquer les choses. Il n’y a rien de mieux que de parler dans votre langue pour être compris.

Nous parlions de meneurs, quelle est l’importance de Radamel Falcao dans cette équipe ?
Il est le joueur dont nous avions besoin. Nous étions bien la saison précédente (2015/16) mais nous manquions d’un joueur capable de prendre les responsabilités sur lui, quelqu’un qui parlerait lorsque cela est nécessaire. C’est ce qu’est Falcao. Il est revenu dans l’équipe, il était important sur le terrain par son attitude de capitaine. Pour certains matches importants, il nous parlait avant le match et nous donnait ce coup de boost supplémentaire dont nous avions besoin. Il est le capitaine de l’équipe, le meneur et le joueur dont nous avions besoin.

Falcao, l'homme clé de Monaco pour Fabinho
Falcao, l'homme clé de Monaco pour Fabinho©AFP/Getty Images

C’est encore plus important en Champions League ?
Clairement. Il est le joueur qui se rend toujours essentiel. Nous savons qu’à la moindre difficulté, on pourra compter sur lui pour être décisif. On sait qu’on peut lui faire confiance.

La Champions League a été l’occasion d’un formidable parcours la saison dernière. Quels sont les objectifs individuels et collectifs dans cette compétition cette année ?
Nous devons toujours donner le meilleur, même lorsque c’est difficile. La saison dernière a été historique pour l’équipe. Ce sera difficile de la reproduire. Mais notre premier objectif est de sortir du groupe, nous devons nous rattraper après deux matches sans victoire. Ce n’est pas facile mais nous sommes suffisamment bons pour y parvenir. Notre premier objectif est vraiment de sortir du groupe, nous devons rester calme, avoir un peu de chance au tirage et aller le plus loin possible.

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