Paris 32-32 Nantes
lundi 1 février 2016
Résumé de l'article
Vingt-et-un ans après, Paris égale le record d'invincibilité en Ligue 1 de Nantes. Nous comparons ces deux générations.
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En allant battre l'AS Saint-Étienne 2-0, dimanche soir pour le dernier match de la 23e journée de Ligue 1, le Paris Saint-Germain s'est approprié un nouveau record, revenant à hauteur du FC Nantes de 1994/95, avec 32 matches sans défaite en Ligue 1. Le Paris d'aujourd'hui est-il meilleur que le Nantes d'hier ? Nous nous sommes laissés aller à la délicieuse vanité de la comparaison des époques...
Les séries
Nantes 1994/95
19 victoires, 13 nuls
61 buts pour, 25 contre
Meilleurs buteurs : Patrice Loko et Nicolas Ouédec, 18 buts (chacun)
Paris 2014/15-2015/16
29 victoires, 3 nuls
90 buts pour, 19 contre
Meilleur buteur : Zlatan Ibrahimovic, 24 buts
Il faudrait un exploit de Lorient, mercredi, pour empêcher Paris d'affirmer sa supériorité et de prendre seul le record en passant à 33 matches sans défaite mettant en quelque sorte tout le monde d'accord, mais le Nantes de Jean-Claude Suaudeau a aussi quelques arguments à faire valoir. Le premier est celui d'avoir réussi la série sur une seule saison. Ce n'est pas le cas de Paris, dont la série a débuté en mars dernier, après une défaite 3-2 sur le terrain de Bordeaux.
Les défenseurs de la grande époque nantaise opposeront aussi les budgets des deux clubs qui sont liés, selon certains calculs, par un facteur avoisinant le dix. Celui de Nantes se comptait en dizaines de millions d'euros, celui de Paris se chiffre aujourd'hui en centaines.
À l'époque également, le recours aux joueurs étrangers était moins autorisé, l'arrêt Bosman n'entrant en vigueur réellement qu'en 1996. Mais avec ces deux facteurs, Paris, plus de vingt ans après, a pu mettre en place un 4-3-3 irrésistible, l'améliorant chaque année par petites touches.
"Le PSG est une équipe hors normes. La meilleure qui ait existé dans le foot français. Plus forte que le Lyon de la grande époque", affirmait d'ailleurs Christophe Galtier, après le match.
Puissante, rapide, rapide, déterminée, l'armada parisienne a franchi un cap cette année en France, capable de gagner des matches en faisant largement tourner un effectif qui doit combattre sur quatre fronts et vise une campagne historique en Champions League, là où Nantes s'inclinait en quarts de la Coupe UEFA contre Leverkusen.
À l'orée de la saison 1994/95, Nantes n'était pas favori. Le tenant du titre était... Paris. Sa réussite a tenu à l'éclosion d'une jeune génération, emmenée par Patrice Loko, Nicolas Ouédec, Reynald Pedros, Christian Karembeu ou encore Claude Makelele et Japhet N'Doram, placée sous la houlette d'un Suaudeau au sommet de son art.
Même s'ils furent aussi plus souvent accrochés que Paris (13 matches nuls contre 3), les Canaris dégageaient certainement autre chose, à l'image de leur but but du 19 août 1994 contre le club de la capitale : un mouvement collectif se terminant par un double une-deux aérien dont les Parisiens étaient spectateurs.
Cet instant de grâce, c'est sans doute ce qui restera du champion 1994/95, tandis que Paris, qui a maintenant remporté 8 des 9 derniers trophées mis en jeu en France, agit davantage en mode rouleau compresseur.