Antonis Antoniadis : pionnier grec
mercredi 25 mars 2015
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Meilleur buteur européen de la Grèce, Antonis Antoniadis a connu une finale européenne en 1971. Un exploit inattendu.
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"On était des pionniers. On représentait le football amateur grec contre les professionnels", se souvient le grand buteur du Panathinaikos FC, Antonis Antoniadis, revenant sur le parcours du Pana jusqu'en finale de la Coupe des clubs champions européens en 1970/71. "Il nous a fallu presque dix ans pour réaliser l'exploit qu'on avait accompli. J'aimerais pouvoir dire que cela peut de nouveau arriver, mais ce sera de plus en plus difficile."
Auteur de dix buts cette saison-là en Coupe d'Europe, Antoniadis est un buteur de grand talent. La preuve, il a été meilleur buteur de Grèce en 1970, 1972, 1973, 1974 et 1975. Ses 39 réalisations en championnat en 1971/72 sont un record national, et c'est un but de moins que Gerd Müller pour le FC Bayern München cette même année.
Avec 16 buts en 26 matches européens, Antoniadis est aussi l'attaquant grec le plus efficace en compétition européenne, même s'il aurait pu ne jamais évoluer à ce niveau. Arrivé en provenance de l'Aspida Xanthi FC en 1968 après avoir terminé à deux reprises meilleur buteur de 2e division, Antoniadis voit sa présentation au Panathinaikos tourner au fiasco, le joueur devant être hospitalisé à cause d'une crise d'appendicite.
Il manquait le début de saison, et ses débuts étaient décevants. Mais l'été suivant, Antoniadis s'adjugeait une double dose d'entraînements pendant que ses coéquipiers étaient en vacances. Un programme athlétique intensif qui lui permettait de travailler sa vitesse et son endurance, et même des cours de danse classique pour améliorer sa souplesse. Il retrouvait les terrains dans une tout autre forme. Très puissant dans les airs, il était très bon des deux pieds, et son placement était toujours juste.
Surnommé "le Grand" à cause de sa taille (1,87 m), Antoniadis était le partenaire de Mimis Domazos, avec qui il formait un duo sans pitié qui permettait à l'avant-centre d'inscrire 187 buts en 241 matches de championnat, et six en 21 rencontres pour son pays. Sous les ordres de Ferenc Puskás, Antoniadis est devenu le poison des défenses adverses, le Panathinaikos éliminant l'AS Jeunesse Esch, le ŠK Slovan Bratislava, l'Everton FC et le FK Crvena zvezda avant d'atteindre la finale de la Coupe d'Europe 1971.
"C'était comme dans un film", explique Antoniadis. "Je me souviens de Ferenc Puskás qui travaillait sur notre confiance, nous matraquant qu'on n'avait pas à avoir peur de notre adversaire. 'On est 11, ils sont 11', disait-il. Et ça marchait."
Si le Pana est le seul club grec à avoir joué une finale UEFA, l'AFC Ajax était trop fort et s'imposait 2-0 à Wembley. "Je me souviens du moment où on est entrés sur le terrain", explique Antoniadis (68 ans). "Je ne regarde plus ce match comme une défaite, mais comme le début du règne de l'Ajax. Ils avaient une équipe spectaculaire." Son Panathinaikos n'était peut-être pas aussi talentueux, mais ses exploits méritent d'être reconnus.
*Seuls les joueurs ayant disputé au moins 20 matches sont pris en compte dans ce calcul