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Di Stéfano, un Dieu du stade

Légende du Real Madrid CF et du football européen, Alfredo Di Stéfano nous a quittés à 88 ans. Retour sur une carrière unique.

Di Stéfano, un Dieu du stade
Di Stéfano, un Dieu du stade ©UEFA.com

Premier "footballeur total" et plus grand joueur de son époque, Alfredo Di Stéfano, de par sa somptueuse technique, ses buts époustouflants et son remarquable altruisme, a joué un rôle déterminant dans la domination du Real Madrid CF dans les années 50 et 60.

L'international espagnol, né en Argentine, a été une source d'inspiration pour un Madrid qui s'imposait comme le meilleur club d'Europe, remportant huit titres dans le championnat espagnol. Di Stéfano a disputé les cinq premières phases finales de la Coupe des clubs champions européens et a inscrit des buts à chaque fois, permettant à son club de dominer les premières éditions de la compétition.

Di Stéfano est né le 4 juillet 1926 à Buenos Aires, dans le quartier de Barracas. Il est l'aîné des trois fils d'une famille d'agriculteurs. A 13 ans, il joue dans l'équipe de jeunes du CA River Plate. Des années plus tard, son premier entraîneur, Carlos Peucelle, se rappelait : "Je n'avais jamais vu un joueur aussi puissant physiquement, ni aussi déterminé. Il a progressé plus vite que personne."

La détermination a été un thème récurrent tout au long de la vie de Di Stéfano. Adolfo Pedernera le tient à l'écart de l'équipe première du River, mais le père du jeune joueur affirme avec insistance que son fils devrait avoir la chance de prouver son talent. Di Stéfano est donc prêté au Huracán de Buenos Aires, où il se montre extrêmement brillant en 1946.

Il revient au River la saison suivante, après le transfert de Pedernera, et devient un élément de la fameuse ligne d'attaquants du club aux côtés de Juan Carlos Muñoz, José Manuel Moreno, Ángel Labruna et Félix Loustau. Surnommé tantôt "l'Allemand" en raison de sa blondeur, tantôt la Flèche blonde, Di Stéfano a initié un vaste public à la talonnade - et ce type de gestes lui a valu de s'entendre dire par l'une de ses idoles, José María Moreno : "Tu seras un grand joueur un jour, petit. Mais sache que ce ne sera pas facile."

Lors de son dernier match pour le River, l'attaquant inscrit un doublé contre le CA San Lorenzo de Almagro et quitte le terrain sous les acclamations des supporteurs. Une grève des joueurs argentins l'amène au club colombien du CD Millonarios Bogotá, où son jeu artistique lui vaut d'être rapidement surnommé "le danseur bleu".

En 1952, Di Stéfano dispute, dans l'ancien stade Chamartín, un match organisé pour le 50e anniversaire du Real Madrid et séduit le public madrilène par ses évidentes qualités. Le 26 septembre 1953, après une bataille juridique avec le FC Barcelona, qui voulait également s'offrir les services de l'attaquant, le club catalan rejette finalement une proposition qui aurait vu le joueur passer une moitié de la saison dans chaque club et c'est donc à Madrid que Di Stefano jouera.

C'est la fin d'une longue période de domination pour le Barça, car avec Di Stéfano dans ses rangs, Madrid est devenu pratiquement imbattable. Le club remporte la Primera División pour la première saison de sa nouvelle recrue et y ajoute par la suite sept autres titres de 1955 à 1964, réalisant même un doublé national en 1961/62.

Di Stéfano a obtenu la nationalité espagnole en 1956 et a disputé 31 matches et inscrit 23 buts pour son pays d'adoption. Personnage introverti aux qualités véritablement époustouflantes, Di Stéfano a été, à l'instar de joueurs plus doués techniquement comme Raymond Kopa ou Ferenc Puskás, l'une des étoiles les plus brillantes de la galaxie madrilène.